Des chercheurs du département technologie de l'université de Delf, aux Pays-Bas, ont développé un modèle de lunettes équipées d'un système à base de réalité augmentée destinée à aider la police criminelle sur ses enquêtes.

À quoi sert un tel dispositif ? À reconstituer les scènes de crime sous la forme d'une vidéo en 3D capable d'être « visitée » à tous moment, même et surtout lorsque les scènes n'existent plus. Ces lunettes en question sont équipées de deux capteurs vidéo, qui enregistrent en continu des images dans un format 3D, donc en relief. Tout en filmant un environnement, l'utilisateur peut placer des marqueurs virtuels à certains endroits à l'aide d'un mouvement de la main pour signaler un indice et y joindre un commentaire. Un procédé qui n'est pas sans évoquer Minority Report, le film de Steven Spielberg, ou encore le jeu vidéo Heavy Rain dans lequel le héros (photo) possède un équipement de ce type. L'objectif, on l'aura deviné, est d'avoir à disposition une scène de crime la plus réaliste possible tout au long de l'enquête. Cette scène en 3D pourrait même être produite comme pièce à conviction devant un tribunal, estiment avec optimisme les concepteurs. Les lunettes ont aussi été conçues pour communiquer en direct, à distance, avec d'autres agents ou des criminologues, le premier policier arrivé sur une scène de crime pouvant ainsi rapidement repérer les lieux et transmettre les premiers éléments à ces collègues. Oytun Akman, l'un des développeurs du projet, explique que les premiers tests ont été concluants même si les premiers utilisateurs ont été en premier lieu « intimidés ou perturbés par l'impression d'avoir quelqu'un d'autre dans leur tête ». Les chercheurs présenteront leur prototype à Washington le mois prochain, et espèrent pouvoir le tester sur le terrain, sur une vraie scène de crime et avec de vrais enquêteurs.