Suspendues cet automne après le retrait fracassant des complémentaires santé, les discussions sur l'encadrement des dépassements d'honoraires des spécialistes ont repris il y a quelques jours.

Ils avaient claqué la porte des négociations l'automne dernier, exaspérés par la pression gouvernementale ; les voilà revenus. Les représentants des complémentaires santé ont repris vendredi dernier les discussions au sujet du secteur dit "optionnel" et des dépassements d'honoraires. S'ils n'arrivent pas à trouver un accord avec les syndicats et la Caisse nationale d'assurance maladie, alors ce sera le gouvernement qui tranchera, une situation que ne souhaite aucun participant aux pourparlers. Plusieurs questions sont en débat et notamment celle de la bascule des spécialistes de secteur 2 (ceux qui fixent librement leurs tarifs) vers ce nouvel espace tarifaire qui pose comme règle la restriction des dépassements en volume et en montant. Du côté des syndicats de praticiens, on commence, visiblement, à accepter l'idée de "sanctions" en cas de dépassements d'honoraires manifestement excessifs. Reste à définir, et c'est bien tout l'enjeu, cette notion d'excès. Ce qui pourrait être pris en compte comme point de repère c'est la situation financière des patients. En face, dans le camp des complémentaires, on se dit favorable à une éventuelle revalorisation de certains tarifs médicaux pour autant que le gouvernement inscrive dans la législation que les complémentaires santé sont libres de procéder, ou non, à de meilleurs remboursements. De son côté, François Hollande a l'intention "d'encadrer les dépassements d'honoraires" s'il arrive au pouvoir. Outre "le combat contre les déserts médicaux", le candidat socialiste en a fait l'une de ses priorités, a-t-il annoncé dans son premier grand meeting de campagne au Bourget. Quoi qu'il en soit, les négociations se poursuivent ce vendredi.