Oui ou non, les opticiens peuvent-ils ouvrir entre 18 h et 20 h ? Alain Gerbel, président de la FNOF, répond catégoriquement aux doutes de certains : c’est non. Voilà comment il justifie sa position.

Depuis cette semaine, il reçoit plusieurs dizaines d’appels par jour à ce sujet et il tient à mettre les choses au clair définitivement : « Les magasins d’optique ne peuvent pas recevoir de public au-delà de 18 h ! », affirme Alain Gerbel, le président de la Fédération nationale des opticiens de France (FNOF). Sa position est catégorique : « Il faut arrêter le juridisme qui introduit du flou là où il n’y en a pas », s’agace-t-il à propos des différentes lectures des textes légaux. Dernier remous en date, la diffusion, hier 21 janvier, d’un document de la Direction générale de la santé (DGS) qui a créé l’émoi chez nombre d’opticiens. « Intitulée ‘Déplacements professionnels pendant le couvre-feu’, cette note ne doit surtout pas semer le doute. À aucun moment il n’y est question d’une autorisation d’ouverture des points de vente ! », fait observer notre interlocuteur.

Et le président de la FNOF de procéder à un recadrage plus large : « Il n’y a pas de débat actuellement. On n’a pas le droit d’ouvrir entre 18 et 20 h car il faut se référer aux seuls décrets officiels, qui priment en la circonstance ». M. Gerbel rappelle ainsi que depuis le décret du 29 octobre - « article 37 » détaille-t-il - et réactualisé le 15 janvier, les opticiens ne figurent plus sur la liste des établissement recevant du public (ERP) autorisés à ouvrir après le couvre-feu. Quand on fait remarquer à l’intéressé que sur cette liste apparait pourtant une rubrique intitulée « commerce de détail d’articles médicaux et orthopédiques en magasins spécialisés », il écarte le propos, argument à l’appui : « Cela ne nous concerne pas car la mention ne fait pas explicitement référence aux dispositifs optiques, contrairement à mars dernier où c'était le cas. À l’époque, l’arrêté du 16 mars avait ajouté les commerces de détail d'optique - pas cette fois ».

La note de la DGS s’intitulant ‘Déplacements professionnels pendant le couvre-feu’, cela signifie-t-il que les interventions d’opticiens hors les murs sont possibles ? Sur ce point également, Alain Gerbel tient à être clair : « Les opticiens itinérants sont évidemment soumis au même régime que leurs confrères en boutique. Et pour cause : ils sont obligatoirement rattachés à une résidence professionnelle qui est soumise à couvre-feu ». Cherchant donc à clarifier une situation qui pourrait, à tort ou à raison, paraître confuse aux yeux de certains professionnels en ce moment, le représentant de la FNOF déplore les interprétations fallacieuses, d’où qu’elles viennent, sources de désordre dans l’exercice, actuellement sous contraintes, de la profession : « Les arguties de ceux qui cherchent à ouvrir à tous prix ont d’autant moins de sens qu’aucun client ne peut plus circuler après le début du couvre-feu ! C’est complètement absurde. »

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