L’accès aux soins et la question du reste-à-charge seront au coeur des négociations, qui débuteront en novembre, entre la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn et les professionnels de l’optique, syndicats d’opticiens comme fabricants. Au moins six mois de discussions sont prévus.

On le sait, durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a promis « le remboursement à 100 % des lunettes d’ici à la fin du quinquennat ». Une formule floue (100 % de quoi ?) dont la clarification est l’enjeu premier des rencontres à venir entre le ministère de la Santé et les professionnels de la filière optique. « Je souhaite y arriver bien avant la fin du quinquennat. Mon but est d’aboutir d’ici à un an », a fait savoir Agnès Buzyn, la ministre, dans les colonnes du dernier Journal du dimanche. Qui sera à la table des négociations ? Tous ceux qui sont partie prenante, d’une façon ou d’une autre : « fabricants, fournisseurs de soins (dont les opticiens via les différents syndicats représentatifs de la profession_ndlr), assurance santé obligatoire et complémentaire », cite la ministre qui veut associer tout le monde. « Toute la chaîne des acteurs devra contribuer », souhaite-t-elle en effet. Entre la Direction de la Sécurité sociale et les Ocam les échanges ont d'ailleurs déjà débuté. Et ce en attendant les négociations, qui s’ouvriront début novembre, avec « les professionnels de l’optique », a annoncé la ministre de la Santé dans une autre interview, à la radio cette fois. Dans un premier temps, la ministre n’a pas fixé de calendrier précis de sorte, sans doute, à ne pas mettre de pression sur ses futurs interlocuteurs. « J’espère que d’ici un an nous aurons avancé. Si on fixe des dates, on est sûr de ne pas y arriver, a-t-elle d’abord déclaré, prônant « l’intelligence collective » d’une concertation qui prend son temps. Toutefois, mardi 24 octobre, prenant la parole à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, Agnès Buzyn a légèrement révisé ses déclarations initiales. Au cours de son discours, elle a annoncé que cette concertation plurielle, pour « aboutir à un reste-à-charge zéro » aussi bien en optique que dans les domaines du dentaire et de l’audioprothèse, devra aboutir au plus tard « avant la fin du premier semestre 2018 ». Devant les députés, la ministre de la Santé a ainsi formulé son diagnostic : « Les difficultés d’accès aux soins sont d’abord liées au montant du reste-à-charge. C’est particulièrement vrai, de longue date, dans trois domaines, l’optique, le dentaire et l’audioprothèse, où l'Assurance maladie couvre moins bien la dépense, où les assureurs complémentaires ont parfois pris le relais, mais où, globalement, le reste-à-charge pour le patient reste très élevé. Cette situation est le fruit de l’histoire, d’arbitrages successifs qui ont conduit à créer des angles morts de la protection sociale pour des soins ou des prestations qui rendent pourtant un service important aux usagers. Il n’y a pas de fatalité à ce qu’il en soit toujours ainsi », a-t-elle déclaré à la tribune.

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