La proposition de loi sur les réseaux mutualistes était à l'ordre du jour dans le 7/9 de Patrick Cohen, l'émission matinale de France Inter.

Il y a quelques minutes, sur France Inter, dans sa matinale, Patrick Cohen a reçu, en studio, Richard Ferrand, député socialiste du Finistère et co-auteur avec Bruno Le Roux de la proposition de loi sur les réseaux, Thierry Beaudet, président du groupe MGEN, André Grimaldi, professeur d'endocrinologie à la Pitié Salpêtrière (et auteur du Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire paru il y a quelques semaines aux éditions Odile Jacob). Alain Gerbel, le président de la FNOF, s'est également invité dans le débat, mais par téléphone. Ce dernier n'a guère eu l'occasion de pleinement défendre sa vision des enjeux autour de la loi et d'exposer ses arguments. Dans le très court temps de parole qui lui a été accordé, il a tenu à insister sur "l'atteinte aux soins de proximité" que va provoquer, à ses yeux, la proposition de loi. À l'heure où l'État voudrait en finir avec les déserts médicaux, le président de la Fnof y voit une contradiction de taille. Interrogé par le journaliste sur la cherté supposée des équipements optiques en France comparé au reste de l'Europe, Alain Gerbel a répliqué que "ce n'est pas vrai" et fait valoir que les produits vendus en France sont de meilleure qualité que chez nos voisins et, de surcroît, sont taxés par une TVA à 19,6 %, ce qui n'est pas le cas ailleurs. Du côté des autres intervenants, le député Richard Ferrand a insisté sur l'origine de sa proposition de loi : pour lui elle vise certes à en finir avec une "anomalie" (à savoir le fait que les assureurs privés peuvent pratiquer des remboursements différenciés et pas les mutuelles) mais avant tout à lutter contre le renoncement aux soins qui touche certains de nos concitoyens. Si le président de la MGEN a plaidé, à travers les réseaux, pour un égal accès aux soins pour le plus grand nombre, le professeur Grimaldi a quant à lui cherché à recentrer le débat sur ce qui lui semble être "le vrai sujet", en l'occurrence le rôle joué par la Sécurité sociale. Il souhaite vivement des états généraux sur le régime général de l'Assurance maladie. Il estime en effet que la Sécu rembourse toutes sortes de médicaments et de soins inutiles et que ses ressources devraient davantage être transférées vers des produits "utiles" comme les lunettes ou les audioprothèses. À ses yeux, ce n'est pas aux complémentaires santé à jouer les premiers rôles en matière de remboursements. Il y voit même un danger : "Si on confie la santé aux complémentaires, même aux mutuelles animées des meilleures intentions, cela pousse à la concurrence et à la surenchère".