Que penser du documentaire "Lunettes, voir encore plus loin" diffusé hier ?

La rédaction a vu le documentaire Lunettes, voir encore plus loin diffusé hier soir sur France 5. Était-il pertinent ? Son traitement de la filière proposait-il une vision objective ? Quel en était la trame conductrice ? Ce que nous en avons retenu…

Lunettes, voir encore plus loin : tel est le titre du documentaire diffusé par France 5 hier soir et disponible en replay sur la plateforme de la chaîne. Le regard qu’il porte sur la filière sera-t-il objectif ? C’est évidemment la question que beaucoup d’acteurs du secteur se posaient en amont, avant de découvrir le contenu de ce reportage d’une cinquantaine de minutes. L’opticien quasi centenaire Coffignon, l’enseigne Droit de Regard, le fabricant jurassien Thierry SA, le lycée Victor-Bérard de Morez, l’usine Krys Group de Bazainville, le lunetier  vosgien Inbô (pour la collection Linotte), l'opticienne Carole Riehl (au titre d’Optic for Good), la marque Sea2See, l'opticien seconde main Zac… nombreux ont été les interlocuteurs sollicités par l’équipe de journalistes à l’origine de ce reportage au long court. Parmi les questions successivement abordées dans ce film, il y a eu le dispositif 100 % Santé, l’enjeu du Made in France et de la relocalisation industrielle, la problématique écologique à travers l’intégration de nouveaux matériaux pour les montures (ici les cas du lin et des filets de pêche) ainsi que les perspectives ouvertes par la seconde main.

Si cette trame narrative colle de toute évidence au plus près des sujets qui occupent et animent la filière ces dernières années, certains regretteront peut-être une approche un peu superficielle, ou un peu rapide, par moments. N’oublions pas toutefois qu’il s’agit d’un documentaire à destination du grand public et qu’il n’est pas toujours facile de trouver le juste curseur entre esprit de synthèse et approfondissement. Quoi qu’il en soit, la séquence du film qui fera sans nul doute le plus parler la profession, c’est celle qui concerne le 100 % Santé et le rôle des opticiens dans sa diffusion auprès des porteurs. Recourant notamment à la (discutable ?) prise d’images en caméra cachée, le reportage fait état d’un « manque de motivation » global des opticiens dans la mise en avant des produits du panier A. « Les lunettes 100 % Santé ne sont proposées que sur demande et bien souvent dénigrées », généralise le journaliste en voix off après une tournée de plusieurs magasins.

Suit alors une très courte interview d’Edouard Philippe dans son fief du Havre. Courte et assez ambivalente, on va le voir... Il est interrogé parce qu’il était Premier Ministre quand le 100 % Santé est entré en vigueur : « Il y a des gens qui n’ont pas complètement envie de jouer le jeu. Et du reste moi je ne leur en veux pas. Parce qu’ils considèrent qu’ils vont mettre en péril un certain nombre des investissements qu’ils ont fait s’ils jouent le jeu [du 100 % Santé], que ce n’est pas leur stratégie. Ce n’est pas illégitime mais ce qui m’intéresse, c’est qu’il y ait plusieurs offres », déclare ainsi l’ex-Premier Ministre dans des propos qui ne sont pas dénués d’une certaine ambiguïté…

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