Portée sur les fonts baptismaux par deux opticiens, cette nouvelle structure entend évidemment réunir des opticiens mais pas seulement, loin s’en faut : elle veut fédérer tous les salariés travaillant dans l’optique-lunetterie, de la fabrication à la distribution. Et oeuvrer à la défense et à l’évolution de la filière visuelle : "La voix des salariés est très importante et nous avons à coeur de la faire entendre", déclare José Gautier, l'un des initiateurs de cette démarche.

L’annonce a été faite au Silmo. Respectivement vice-président et président de la nouvelle structure, Paulo Valente et José Gautier ont officialisé la naissance de la Fédération interprofessionnelle de l’optique-lunetterie unie salariée. L’appellation traduite en acronyme, cela donne FIDOLUS. « Les salariés de la filière n’avaient pas de voix, maintenant ils en ont une », se réjouit Paulo Valente, qui a été vingt-cinq ans en boutique avant de devenir responsable commercial chez un distributeur-fabricant. En duo avec José Gautier, qui quitte la présidence des Opticiens-Lunetiers Unis pour prendre la tête de ce nouveau syndicat, Paulo Valente en présente la vocation en des termes qui se veulent très constructifs : « Il ne s’agit aucunement de s’opposer aux patrons mais d’être complémentaires ». Une façon de dire que cette structure veut d'abord être force de proposition. « Il est plus que nécessaire aujourd'hui d'agir et de sensibiliser l'ensemble de la filière optique. Tous les salariés doivent se sentir concernés, de l'opticien jusqu'au représentant d'une marque de lunette en passant par un ouvrier exerçant au sein d'une entreprise de conception de verres ophtalmiques. Nous devons prendre tous ensemble notre destin en mains. Des magasins d'optique ferment tous les jours et les réseaux de soins y sont pour beaucoup », fait valoir de son côté José Gautier. Et d’ajouter : « Un opticien qui ferme est un client en moins pour un verrier, pour un éditeur de logiciel, pour un lunetier ou bien un fabriquant d'outillage. Il est facile de comprendre que l'effet boule de neige peut être dévastateur et il y a des milliers d'emplois en danger ».

Paulo Valente complète : « Où qu’ils soient, les salariés constituent un maillon essentiel des entreprises. À ce titre nous voulons être partie prenante de l’évolution de la filière à l’horizon des cinq, dix ou quinze prochaines années ». Outre les opticiens, ce syndicat ambitionne donc, on l'aura compris, de réunir des salariés qui évoluent dans tous les corps de métier de la filière visuelle. Le tandem estime qu’il y a environ 70 000 salariés potentiellement concernés, c’est dire l’importance du vivier. Sur ce chiffre, 5 000 personnes pourraient à très court terme adhérer à la FIDOLUS. C’est du moins ce qu’espèrent les initiateurs de ce syndicat, dont les statuts sont en cours de finalisation et dont la première assemblée générale se tiendra sous un mois. Ce sera l’occasion, nous précisent les deux chefs de file, de trouver des relais régionaux et de constituer des délégations locales. Car c’est surtout localement, sur le terrain, que ce nouveau syndicat veut être présent. Un site verra aussi bientôt le jour, pour centraliser actions et adhésions. « Insistons sur le fait que cette démarche vient combler un vide dans la filière. Surtout, c’est une démarche de passionnés : chacun à notre niveau, nous aimons ce secteur d’activité et nous voulons le défendre », déclare Paulo Valente. « Nous devons agir tous ensemble, grandir ensemble, avancer ensemble, nous défendre ensemble », exhorte pour sa part José Gautier : « Nous nous devons un soutien les uns vis-à-vis des autres ».

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter