Une étude menée par FlexyCall pour l’Association des optométristes de France dresse le bilan national de l’accès à l’ophtalmologiste. Cette enquête a été conduite auprès d'un échantillon de 3 873 médecins extrait du répertoire Ameli.

Si l’on en croît le premier constat de cette étude, près de 60 % des ophtalmologistes, exerçant en libéral ou en centre de santé, sont inaccessibles à un nouveau patient qui aurait besoin d’une prescription de lunettes. Un taux de refus en augmentation de 37 % par rapport à 2015, compare l’AOF. Et de commenter cette situation : « S’il est tout à fait compréhensible qu’un nombre croissant d’ophtalmologistes choisissent de se concentrer sur la pathologie, qui est leur cœur de métier, rappelons que les ophtalmologistes sont actuellement les seuls prescripteurs d’équipements optiques. Il s’agit ici d’un enjeu majeur de santé publique qui doit alerter sur la capacité de notre système de santé à donner accès à tous aux prescriptions optiques. »

Quelles autres solutions, alors, pour un patient en recherche d’une consultation ? Nouveau constat de l’enquête : plus de 80 % des médecins sondés ne proposent aucune alternative. « Le renouvellement des lunettes par les opticiens n’est jamais encouragé. En effet, seul 0,19 % des ophtalmologistes ont orienté l’appelant vers un opticien dans le cadre du renouvellement avec adaptation de la prescription, alors que le patient était éligible à cette alternative », relève l’AOF dans sa synthèse. « Cette mesure existe pourtant depuis une dizaine d’années ! Les opticiens étant législativement limités dans leur capacité à communiquer sur leurs compétences en bilan visuel, il est indispensable que les ophtalmologistes mettent en avant cette possibilité pour diminuer les délais d’attente. »

Par ailleurs, il ressort de l’étude que lorsqu’il est possible de prendre un rendez-vous, le délai moyen est de 79 jours, soit un temps d’attente stable comparé à 2015. « Nous constatons de fortes disparités dans l’accès aux soins ophtalmologiques selon les territoires. Les délais sont les plus courts en régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et en Ile-de-France. Dans d’autres régions, on observe des temps d’attente beaucoup plus longs, notamment dans le Centre-Val de Loire (157 jours), en Bretagne (124) ou dans le Grand Est (122) », détaille l’AOF.

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