Un nouvel élan. Désormais rebaptisé Syndicat national des opticiens réunis (SNOR), l'ex-Synope veut "s'ouvrir au plus grand nombre" et espère la "réunification", selon le mot d'un de ses membres.

Hier matin, au sortir des salons du Pavillon Ledoyen, sur les Champs-Élysées, alors que quelques confrères se dispersent : "J'insiste bien, ce n'est pas une dissolution, c'est un changement de dénomination et de statuts". Rigoureuse, Alexandra Duvauchelle, déléguée générale du nouveau Syndicat national des opticiens réunis (SNOR) et cheville ouvrière de cette évolution, tient à éviter toute confusion dans le choix des termes. Officialisé en présence de l'essentiel de sa dizaine d'administrateurs (dont le bureau exécutif constitué d'Olivier Padieu, président ; Arnaud Lafrogne, vice-président ; Patrice Camacho, secrétaire ; Didier Cohen, secrétaire adjoint ; Christian Rothacker, trésorier), le SNOR fait donc suite au Synope. Une nouvelle transformation pour un syndicat qui a vu le jour, rappelons-le, en 2004. En 2012, quand le Synope, jusqu'alors dénommé Syndicat des Opticiens sous Enseigne, s'est rebaptisé Syndicat des Opticiens Entrepreneurs, on pouvait parler de refonte. Cette fois-ci, il s'agit plutôt d'une refondation. C'était en tout cas la tonalité des propos des différents intervenants lors de cette conférence de presse.

Premier à prendre la parole, Christian Roméas, ex-président du Synope et pour quelques mois encore sur le devant de la scène afin de faciliter la transition : "Je suis fier du travail que nous avons accompli en dix ans mais il faut maintenant regarder vers l'avenir et rassembler largement tous les opticiens au-delà des clivages", a-t-il déclaré. Et de souligner le fait que ce syndicat nouvelle mouture est ouvert "à tous les opticiens, quel que soit leur mode d'exercice". Toutefois, force est de constater qu'en l'état - et pour cause, ce sont avant tout des enseignes nationales qui sont porteuses du projet -, les premiers membres sont massivement des opticiens sous enseigne, franchisés, coopérateurs, etc.  Au nombre des premiers adhérents du SNOR figure justement le Groupe Afflelou, représenté hier par son président, le toujours très énergique Frédéric Poux : "Après un parcours chaotique (l'enseigne Afflelou est entrée au Synope en 2007 avant de rejoindre la Fnof, qu'elle a également quittée_ndlr), nous sommes heureux de prendre part à ce projet qui a une ambition sincère de large mobilisation". "Il est trop facile de ne rien faire ou de laisser faire les autres, et de critiquer après coup". À travers et avec le Snor nous voulons oeuvrer à la réunion des opticiens, à leur réunification", a-t-il encore déclaré en manière d'appel à l'implication de "tous ceux qui chérissent ce métier".  Vient enfin le tour du très posé Olivier Padieu, 44 ans, qui a donc été élu le 10 février premier président du SNOR. Peut-être un peu moins connu de la profession que ses prédécesseurs au pupitre, cet opticien-optométriste du Groupe Optic 2000 loue d'emblée "la force du collectif" et s'emploie, devant un parterre constitué pour partie de journalistes de la presse généraliste, à rappeler le rôle-clé joué, en complémentarité des deux autres O (ophtalmos et orthoptistes), par "une profession aujourd'hui en souffrance", et notamment d'être trop souvent caricaturée.

Parmi les premières démarches de ce syndicat remodelé qui revendique d'ores et déjà 4 000 adhérents*, par le jeu des cumuls entre anciens de l'ex-Synope et nouveaux venus, on retiendra, échéance présidentielle oblige, une interpellation des différents candidats dans la course à l'Élysée. Des prises de contacts seraient en cours avec les présidentiables afin d'évoquer les enjeux et les priorités en matière de santé visuelle des Français. Des précisions à ce sujet ? M. Padieu fait état d'une première rencontre avec les équipes de François Fillon la semaine dernière et d'une seconde, programmée la semaine prochaine, avec l'entourage de Marine Le Pen. Et ce en attendant d'autres réponses, puisque tous les candidats à ce jour déclarés ont apparemment été sollicités. Sur un plan plus corporatiste, le SNOR prévoit-il de se rapprocher des autres structures syndicales ? Faisant écho aux propos d'ouverture de M. Roméas pour qui "le paysage syndical est morcelé depuis trop longtemps", M. Padieu assure qu'un dialogue est établi avec diverses associations (il cite le collectif O.S.C.A.R, Les Opticiens de Savoie, Les Opticiens de Corse…) réceptives, selon lui, à la "dynamique fédératrice et unitaire" du Snor. En aparté, il nous a même précisés que des échanges étaient engagés avec l'Union des Opticiens (UDO) et qu'il s'en nouerait  tout autant avec la Fédération Nationale des Opticiens de France (FNOF), sans oublier l'Association des Optométristes de France (AOF) : "Forts du socle qui est le nôtre, nous avons vocation à parler avec tout le monde", a-t-il dit.

* tous propriétaires - puisqu'il s'agit d'un syndicat patronal - principalement issus, pour l'instant, des enseignes Krys, Afflelou, Optic 2000, Visual et Synoptis (Optissimo et Visual).
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