Avec le relais des opticiens, qu’il espère massif, le syndicat impulse une campagne de sensibilisation des parlementaires suite aux récentes cyberattaques de deux opérateurs de tiers-payant. L’objectif est d'ouvrir les yeux des élus sur la nécessaire protection des données personnelles de santé.

Certes il y a eu les débats, nombreux, autour du RGPD mais députés et sénateurs ont-ils vraiment ouvert les yeux sur l’enjeu de sécurité qui entoure les données de santé ? La Fédération nationale des opticiens de France aimerait évidemment le croire, mais ce n’est pas tout à fait le cas. Sur fond des récentes cyberattaques des plateformes de tiers-payant Viamedis et Almerys, le syndicat tire la sonnette d’alarme : « Après plusieurs semaines, étonnée que les médias et les pouvoirs publics ne s’en émeuvent pas davantage, dans la mesure où des données de santé sont transmises aux organismes complémentaires d’assurance maladie et sont exposées à des risques conséquents, et alors même que ces données ne sont nullement nécessaires pour la détermination des remboursements dus et pour la gestion des dossiers de tiers-payant, la Fédération a entrepris une grande campagne auprès de tous les parlementaires de la nation », fait savoir Hugues Verdier-Davioud, ainsi dans la droite ligne des engagements historiques de la "Fédé" sur le dossier des données de santé.

Cette sensibilisation des élus de la représentation nationale, le président de l’instance syndicale estime qu’elle aura d’autant plus de poids et d’écho si les opticiens se mobilisent eux aussi, de leur côté. La FNOF souhaite en effet « impliquer les opticiens afin qu’ils alertent eux-mêmes les représentants de la nation, pour rappeler l’importance du sujet de la protection des données personnelles et l’urgence d’intervenir sur le champ de la collecte au vu de la multiplication des cyberattaques », espère l’organisation professionnelle qui, pour ce faire, met à disposition des uns et des autres un courrier-type. Parce qu’il n’a peut-être jamais été aussi « urgent d’agir », la FNOF veut croire qu’il y a actuellement une vraie fenêtre d’opportunité pour interpeller les parlementaires. À l’heure où les piratages en tous genres sont légion, la filière a des solutions concrètes à mettre sur la table, assure la Fédé en faisant allusion notamment à un dispositif de type blockchain. Encore faut-il que les pouvoirs publics les regardent de près…  

* La semaine dernière, une proposition de résolution appelant à la création d’une commission d’enquête sur l’utilisation et la protection des données personnelles des usagers des organismes de protection sociale - dans laquelle il est notamment question des cyberattaques contre les plateformes de tiers-payant - a été déposée par un député.

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