Avec Pierre Hornus, Mathieu Godart et Jean-Louis Dufloux, Mathias Matallah a participé à la cofondation de Sénèque.io qui se présente comme « le premier comparateur optique en ligne indépendant et gratuit ». Nous avons échangé avec lui ce matin.

« Premier comparateur des prix de l’optique en France ». C’est ainsi que se présente la plateforme Sénèque.io, qui entend « permettre au porteur de lunettes de connaître les prix réellement pratiqués sur le marché de l'optique, d'obtenir le meilleur rapport qualité / prix pour ses lunettes et de trouver en quelques clics les opticiens les plus proches capables de lui faire les offres correspondantes ». Le site a été inauguré officiellement il y a quelques jours, après deux mois de tests utilisateurs concluants, d’après l’un des co-fondateurs Mathias Matallah. Pour l’intéressé, joint par téléphone ce matin, cette plateforme manquait dans le paysage de l’optique : « D’abord, les gens sont perdus face à une offre pléthorique. On peut même se demander s’ils savent vraiment ce qu’ils achètent », avance Mathias Mattalah. Et d’insister sur un second constat : « Ensuite et surtout, on observe qu’il n’y a pas d’homogénéité dans les tarifs. À produits comparables, on constate souvent de grands écarts. Notre comparateur a donc vocation à offrir des repères aux consommateurs ». Sénèque offre en effet la possibilité de recevoir des devis d’opticiens géolocalisés, respectant « le prix maximum fixé par Sénèque, qui est le prix médian de marché issu des bases de prix utilisées par le site ».

Justement, comment les opticiens sont-ils référencés sur le site ? « Sur la base du volontariat, répond M. Matallah. Tout opticien peut s’inscrire - c’est gratuit -, s’il estime que ses prix sont compétitifs. Libre à chacun de jouer le jeu ou pas ». À côté de cette démarche individuelle, il y a aussi de possibles initiatives collectives. Sans entrer dans le détail, M. Mattalah reconnait qu’il y a des discussions en cours avec certaines têtes de réseaux. Des enseignes, « deux ou trois » selon notre interlocuteur, pourraient ainsi faire référencer l’ensemble de leurs points de vente. À ce stade, une question se pose déjà : à terme, n’y aura-t-il pas une surreprésentation, donc une survalorisation, des opticiens sous enseigne aux dépens des indépendants ? Il est bien sûr trop tôt pour le dire, et M. Mattalah ne se prononce pas. Mais il tient à souligner « qu’en aucun cas il ne s’agit pour nous d’opposer les opticiens entre eux, quel que soit leur statut, mais de faire jouer une saine concurrence. Tout le monde y gagnera : le client qui cherche un équipement en fonction de son budget mais aussi l’opticien référencé qui verra son trafic augmenter en boutique ».

Pour l’heure, « quelques centaines » d’opticiens figurent dans l’annuaire de Sénèque.info et le comparateur se dit en mesure de présenter un devis sur toute la France : « Certes il y a des zones mieux représentées que d’autres au moment où je vous parle, parce que nous en sommes au tout début, mais il n’y a pas de trous dans le maillage ». Maillage dont il espère qu’il se densifiera dès les prochaines semaines à mesure que les opticiens intègreront le comparateur. Dernière question, et non des moindres : d’où proviennent les revenus du site ? « Le business modèle n’est pas encore stabilisé », admet M. Mattalah qui ne s’étend pas, à ce stade, sur la rémunération de la plateforme. Puisque l’utilisation du site est gratuit, et pour les consommateurs et pour les opticiens, la seule publicité en ligne suffira-t-elle, par exemple, à viabiliser la plateforme ? « Le moment venu, nous communiquerons en toute transparence sur cet aspect des choses », se contente pour l’heure de déclarer M. Mattalah. « Il s’agit d’abord d’installer notre projet dans le paysage et de construire la notoriété du site ». Dans cette perspective, une probable campagne de communication en début d’année devrait être lancée pour faire connaître le site.

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