Opticiens et optométristes québécois sont à couteaux tirés. Les premiers attaquent les seconds pour des manquements présumés encadrant la pratique de certains actes.

Au Québec, rien ne va plus entre les deux professions. L'Ordre des Opticiens réclame une enquête sur l'Ordre des optométristes. Les premiers dénoncent chez certains représentants des seconds un exercice illégal de certains actes pourtant strictement réglementés. Ces actes, par exemple la prise de mesures, l'ajustement de lunettes ou l'adaptation de lentilles, seraient apparemment délégués à des "assistants" absolument pas qualifiés pour. Cette situation tendue entre les deux corps de métier ne date pas d'hier. Depuis des années, les opticiens ont multiplié les procédures visant des personnels des cabinets ou "bureaux" d'optométristes comme on les appelle là-bas, obtenant souvent gain de cause. C'est ainsi que plus d'une quarantaine de condamnations ont été déclarées à l'issue de ces plaintes pénales. Le comble ou l'ironie, d'ailleurs, c'est que certaines de ces plaintes d'opticiens ont été déposées auprès du propre conseil de discipline des optométristes. "Compte tenu de l'inaction et de l'inertie qui règnent dans les rangs des optométristes, nous avons en effet initié cette démarche-là", explique Linda Samson, la présidente-directrice générale de l'Ordre des opticiens du Québec. Aujourd'hui la tension est même encore montée d'un cran puisque c'est à l'Office des professions du Québec que, cette fois, l'Ordre des opticiens en appelle pour y voir définitivement plus clair. Cet Office n'étant cependant pas habilité à diligenter des investigations, il a chargé un comité d'experts pour arbitrer cette querelle qui, sans cela, pourrait s'éterniser dans les prétoires canadiens.