L'IFOP réalise une série d’enquêtes auprès des dirigeants de TPE pour connaître leurs orientations et leurs motivations électorales. La seconde vague montre la forte poussée de François Bayrou au premier tour de l’élection présidentielle.

Nicolas Sarkozy reste largement en tête des intentions de vote des dirigeants de Très Petites Entreprises (TPE) pour le premier tour de l’élection présidentielle (34%) et nettement au-dessus des scores du grand public (+10 points). Cependant, par rapport au mois dernier, le probable futur candidat (N. Sarkozy devrait officialiser sa candidature ce soir) accuse un recul de 3 points. Marine Le Pen a également perdu 2 points depuis janvier, une baisse similaire à celle enregistrée auprès de l’ensemble de l’électorat. Ces replis semblent surtout profiter à François Bayrou. Avec 19% des intentions de suffrage, le président du MoDem gagne 5 points en un mois. François Hollande gagne, lui, 2 points, avec 23% des intentions de vote. "Il convient toutefois d’appréhender avec prudence ce rapport de force électoral, insiste les sondeurs. En effet, plus de la moitié des sondés (51%) sont encore indécis et déclarent pouvoir changer d’avis lors du premier tour de la présidentielle. Les patrons de TPE sont au final moins fixés que les Français qui sont 38% à estimer pouvoir encore modifier leur choix électoral".

La TVA sociale que le président sortant souhaite mettre en place a-t-elle convaincu les patrons de TPE ? Pas vraiment. En dépit des explications fournies par le président de la République, seuls 40% des patrons de TPE estiment efficace la baisse des cotisations d’allocations familiales compensée par une hausse de la TVA. Parmi les chefs d’entreprise, les employeurs sont légèrement moins critiques que les indépendants sans salarié. En effet, près de la moitié des employeurs (48%) déclarent que le dispositif aura un impact positif sur leur activité. Ce résultat baisse à 42% d’opinions positives sur l’incitation à augmenter les salaires des collaborateurs. Et seuls 38% des employeurs sont disposés à répercuter la baisse des charges sur leurs prix. En revanche, les autres mesures économiques annoncées par le président de la République sont mieux perçues par les patrons de TPE. La création d’une banque de l’industrie, la possibilité de négocier des accords « compétitivité-emploi » et la création d’une taxe sur les transactions financières sont jugées efficaces par respectivement 67%, 62% et 60% des chefs d’entreprises.

Les propositions de campagnes des autres candidats à l’élection présidentielle bénéficient également d’un accueil plutôt favorable. Ainsi, la proposition du MoDem d’ouvrir un droit à un emploi sans charges pendant 2 ans s’il s’agit d’un CDI pour un jeune ou un chômeur est plébiscitée (87% des patrons la jugent efficace), tout comme celle du PS de mettre en place des taux d’imposition différents selon la taille des sociétés (74%). Deux autres propositions sont accueillies favorablement : l’instauration d’un livret d’épargne industrie (PS et MoDem : 72%) et d’un crédit d’impôt innovation (MoDem : 72%). Les propositions du FN d’appliquer la Contribution Sociale aux Importations pour augmenter les salaires jusqu’à 1,4 fois le SMIC (66%) et de développer des incitations fiscales auprès des particuliers pour augmenter le nombre de business angels (63%) suscitent aussi une large adhésion.

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