Tendre la main aux ophtalmologistes, c'est, dans une lettre ouverte, la politique de l'Association des Optométristes de France, plus soucieuse visiblement de rapprochement que d'opposition entre les deux professions.

L'Association des Optométristes de France tend la main aux ophtalmologistes. Joint par téléphone, Philippe Verplaetse, son président, espère vivement que cette fois sera la bonne. Au début de l'été, le syndicat a adressé à tous les ophtalmologistes français un courrier "ouvrant une nouvelle fois la porte à la collaboration interprofessionnelle". Dans ce courrier, l'AOF en appelle à "une bonne collaboration" et à une "coopération respectueuse" entre les acteurs de la filière visuelle. Si, pour l'heure, le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF) n'a pas donné suite à ce courrier, Philippe Verplaetse assure avoir reçu de nombreuses réactions des médecins : "Comme on s'y attendait, les avis sont très partagés. Certains nous sont plutôt favorables, d'autres défavorables et d'autres encore ont accusé bonne réception du courrier mais sans vouloir prendre parti". Ces ophtalmologistes qui restent neutres s'en remettent pour le moment au pouvoir politique. La reconnaissance de l'optométrie en France est toujours en "négociation dans les couloirs feutrés des ministères et des assemblées", affirme M. Verplaetse sans en dire plus. Pourquoi l'AOF réactive-t-elle cette politique de la main tendue ? Pour son président, c'est d'abord une question d'urgence sanitaire : "l'établissement d'un cadre règlementaire pour l'exercice de l'optométrie en France nous semble, à terme, incontournable. Mais en attendant, pour éviter la création de déserts ophtalmologiques, comme il se produit actuellement dans plusieurs régions de France, l'AOF propose de discuter pour restructurer la filière visuelle française, rapidement et efficacement". Bref, la balle est maintenant dans le camp des ophtalmologistes, et d'abord du SNOF, leur syndicat.