Dans un contexte de tension qui alimente des débats contradictoires et des prévisions dramatisées par des Cassandre pas toujours compétents (suivez mon regard…), le secteur de l’optique a encore du ressort pour rebondir et se réinventer.

Dans un contexte de tension qui alimente des débats contradictoires et des prévisions dramatisées par des Cassandre pas toujours compétents (suivez mon regard…), le secteur de l’optique a encore du ressort pour rebondir et se réinventer. Il ne s’agit pas de faire tabula rasa du passé ou d’être angélique, mais d’imaginer des concepts « futuristes » plus en accord avec une consommation qui change de paradigme quel que soit le secteur. Face à une distribution obèse qui bataille et s’essouffle avec les mêmes registres commerciaux du prix bas et de la surenchère, il paraît indispensable de retrouver une aisance nourrit par un marketing svelte ; il lui faudrait peut-être adopter les réflexes agiles des start’up, recréer de la valeur par une vision constructive et positive.

La problématique du secteur de l’optique est son manque de transparence (un comble !), une opacité de l’offre tirée vers le bas et surtout, un grand sentiment d’uniformisation et de banalisation. Je l’ai souvent dit et je le répète à nouveau, d’un magasin d’optique à un autre, d’une enseigne à une autre, la différenciation ne saute pas aux yeux, loin s’en faut : à la louche, 85/90 % des opticiens sont interchangeables et font peu d’efforts pour marquer/marketer leur territoire. Il est vrai qu’ils ont pu croître grâce à la rente des mutuelles, alors à quoi bon faire des efforts…
Les temps changent, les règles du jeu aussi, une aubaine pour de nouveaux entrants, des acteurs plus agiles à la mentalité de « jeunes pousses » qui prennent des risques, osent, tentent de nouveaux concepts qui mixent transparence du message, lisibilité de l’offre et merchandising ergonomique.

J’ai déjà longuement évoqué la démonstration de protagonistes comme Acuitis Galerie, Lunettes pour tous, Sensee, Optic&Price (des corners optiques implantés dans les pharmacies)… qui abordent la distribution par une approche plus radicale en déployant une expérience de vente simplifiée et limpide. Certes, ces acteurs doivent encore faire la preuve de la pertinence de leur stratégie et le retour sur investissement doit être éprouvé, mais ils ont le mérite d’animer un environnement commercial qui peine à se renouveler.
Des marques entendent aussi participer à ce renouvellement de la distribution comme Jimmy Fairly qui propose des lunettes design en marque propre à prix « canons ». Ou encore See Concept qui a fait le choix d’une distribution hors des circuits traditionnels avec un mono produit (les lunettes de lecture) élargit depuis, tout en préservant la force de son territoire de marque : du trendy fun accessible et universel. Cinq ans après sa création, la marque passe à la vitesse supérieure, elle va ouvrir un pop-up store au Carrousel du Louvre jusqu’à l’été prochain, une bonne façon d’affiner son point de vue de distributeur avant l’ouverture d’un flagship store à Paris l’année prochaine, et sans doute un chapelet de boutiques dans d’autres villes de France et du monde. See Concept a la puissance d’une grande marque généraliste, la stature d’un nouvel opticien qui sait dédramatiser l’optique et peut redessiner un marché ou pour le moins apporter une vraie bouffée régénérante.