Toujours en quête d’une gouvernance moins égocentrée, EssilorLuxottica avance et semble vouloir renforcer la verticalisation de son organisation. Le rachat du groupe GrandVision avec ses 7 000 magasins inaugure une nouvelle ère où la puissance du groupe va transformer en profondeur le profil de l’optique-lunetterie mondiale.

Toujours en quête d’une gouvernance moins égocentrée, EssilorLuxottica avance et semble vouloir renforcer la verticalisation de son organisation. Le rachat du groupe GrandVision avec ses 7 000 magasins inaugure une nouvelle ère où la puissance du groupe va transformer en profondeur le profil de l’optique-lunetterie mondiale. Hubert Sagnières, vice-PDG délégué, n’a-t-il pas déclaré le 7 août dernier à l’agence Bloomberg que cette acquisition « n’était qu’un premier pas et ne va pas s’arrêter là » ? Les opticiens français, focalisés sur le 100 % Santé, devraient porter leur regard sur le grand chamboule tout qui se prépare. Il est difficile d’augurer l’attitude des porteurs face à l’offre RAC 0, si toutes les études montrent que l’érosion du marché sera contenue, il est certain que cette nouvelle règle du jeu va changer le point de vue du porteur qui sera plus regardant sur le rapport qualité-produits-services-prix des opticiens. La distribution va devoir rationaliser son parc de magasins, améliorer la formation des opticiens, tester des nouveaux concepts, développer des nouveaux formats, communiquer sur tous les fronts médiatiques, garder de l’agilité sur un marché mouvant… Tout cela va demander une puissance de feu que seules de grandes organisations peuvent assurer.
En France, le débat s’est toujours focalisé sur le trop grand nombre d’opticiens, occultant le fait qu’en réalité, il y a trop d’enseignes petites et moyennes, sans identité marketing, sinon celle de clamer qu’elles sont moins chères que la voisine. L’uniformité est criante… La volonté d’EssilorLuxottica de s’imposer dans la distribution physique, alors qu’il domine déjà le e-commerce, devrait inciter à une concentration nécessaire pour clarifier le marché. Au moins un millier de magasins est fondamental pour une enseigne pour être visible et attractive, pour déployer un environnement global et différenciant, pour s’assurer des marges avec des volumes, pour garantir une expérience client multicanale, pour développer une offre propre et des exclusivités. Les enseignes au parc limité comme les opticiens indépendants sans personnalité ne vont pas résister : les premières seront absorbées par les plus grandes, les seconds disparaîtront ou passeront… sous enseigne ! Seuls les indépendants avec une véritable identité marchande, positionnée sur les marques de niche et haut de gamme, avec des magasins stylés, pourront tenir tête à un futur marché concentré et normalisé.

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