En mars dernier, lors de la présentation de leurs résultats, les patrons des enseignes Carrefour, Casino et Auchan avaient annoncé, chacun à leur façon, la nécessité de repenser le concept de l’hyper, ces très grandes surfaces généralistes en périphéries des villes qui ont fait les beaux jours de la société de consommation du siècle dernier.

En mars dernier, lors de la présentation de leurs résultats, les patrons des enseignes Carrefour, Casino et Auchan avaient annoncé, chacun à leur façon, la nécessité de repenser le concept de l’hyper, ces très grandes surfaces généralistes en périphéries des villes qui ont fait les beaux jours de la société de consommation du siècle dernier.Après des tentatives de « réenchantement » ou de « réinvention » — très peu convaincantes — inspirées ces dernières années, force est de constater que les hypers ne correspondent plus aux évolutions du commerce du XXIème siècle qui réclame de la proximité, de la facilité et de la disponibilité prônées par le e-commerce ou le drive, entre autre, dont la croissance ne se dément pas.
Aujourd’hui et plus encore demain, le commerce doit/devra être plus serviciel, plus expérientiel, plus émotionnel, plus expert, plus humanisé, plus compact. Les grandes boîtes géantes et fourre-tout sont peu divertissantes, témoin de la consommation de masse orgiaque d’hier, loin du shopping raisonné actuel. Pour autant, les millions de mètres carrés de la grande distribution ne vont pas être balayés d’un coup de pelleteuse (investissements immobiliers oblige), les enseignes travaillent à revoir ces lieux de destination « corvée » en les repensant en lieux de destination « plaisir » avec des animations, des loisirs… et des commerçants ! En effet, les hypers ont sacrifié l’humain au nom du libre-service (et du prix bas), l’heure est au service accompagné avec des professionnels engagés… et des prix vrais !
L’optique semble être un des nouveaux terrains de reconquête des hypers, E.Leclerc a révélé il y a quelques mois son nouveau concept de magasins, plutôt rupturiste avec une scénographie ouverte et qualitative (réalisée par l’agence AKDV) pour promouvoir une offre de montures en 100% marque propre, là encore qualitative en terme de design et de fabrication, adaptée à la philosophie du mouvement E.Leclerc : « Rendre accessibles les biens et les services au plus grand nombre aux prix les plus bas du marché ».
Carrefour embraye avec le lancement en 2018 d’une nouvelle enseigne Carrefour Optique et Audition en partenariat avec Atol. Le distributeur généraliste réinvestit ce marché (après avoir vendu son réseau à Affelou il y a plusieurs années) en déléguant auprès des opticiens Atol qui seront les seuls à pouvoir ouvrir un Carrefour Optique et Audition, créant ainsi leur propre concurrence low cost dans les galeries marchandes du distributeur.
Auchan n’est pas en reste et travaille à redéployer et redynamiser son petit réseau d’une vingtaine d’espaces Optique Auchan. D’autres distributeurs en embuscade vont observer ces évolutions, sans doute interrogatifs sur ces nouveaux entrants offensifs qui déboulent sur un marché saturé dont le CA moyen par magasin est en baisse et pour certains tirent le rideau…