En parallèle de ses actions de sensibilisation au long cours, l’Association nationale pour l’amélioration de la vue (Asnav) compte interpeller prochainement les prétendant(e)s à la présidentielle, avec une requête capitale : à quand une politique de prévention visuelle digne de ce nom en France ?

Un million de jeunes âgés de 16 à 24 ans n’ont jamais vu un ophtalmologiste de leur vie... Ce chiffre, issu du baromètre de la santé visuelle OpinionWay en 2019, cristallise tout le sens des opérations de communication récentes de l’Asnav. « Si nous nous adressons évidemment toujours à tous les publics, notre préoccupation première du moment reste les jeunes adultes qui n’ont jamais bénéficié d’aucune consultation chez un spécialiste », a déclaré Jean-Félix Biosse Duplan, directeur général de l’Asnav, en ouverture d’une rencontre avec la presse professionnelle, mercredi dernier. Nombreuses ont été, l’année dernière, les actions que l’association a menées en direction de ces 16-24 ans. Avant tout sur les réseaux sociaux et dans des formats qu’ils affectionnent particulièrement : posts et stories sur Instagram, web-série mettant en scène un youtubeur, etc. Si certains de ces différents contenus ont généré jusqu’à 1,5 million de vues et d'appréciables interactions, le président de l’Asnav, Bertrand Roy, rêve toutefois d’une communauté en ligne plus vaste et plus active.

« Les premiers résultats de nos campagnes ciblant les jeunes sont satisfaisants, mais nous aimerions toucher davantage ce public. Seule la mobilisation régulière de tous les professionnels de la vision, opticiens en tête, permettra de sensibiliser ces 16-24 ans dont la situation économique, sociale et sanitaire s’est souvent dégradée ces deux dernières années », fait valoir l’emblématique président de l’association. Ces jeunes qui échappent encore massivement aux radars de la prévention visuelle, « il faut aller les chercher là où ils se trouvent », que ce soit sur internet, donc, mais aussi, par exemple, sur des événements culturels auxquels ils participent. Voilà pourquoi l’Asnav sera de nouveau présente à la prochaine édition de la Paris Games Week, le salon du jeu vidéo français qui se tient à Paris fin octobre. « En allant à leur rencontre, nous constatons qu’il y a chez eux une véritable attente, complète Catherine Jégat, infatigable responsable des opérations et de la communication de l’Asnav. Les jeunes de tous âges cherchent des interlocuteurs pour parler de leur bien-être visuel ». Par ailleurs, la récente arrivée en interne d’une community manager devrait permettre d’animer plus efficacement encore la stratégie digitale de l’Asnav en direction de cette population-cible.

Si la santé visuelle des 16-24 ans impose à la filière de jouer collectif - toute l’année et en particulier au moment des très médiatisées Journées de la Vision -, les décideurs politiques doivent également prendre leurs responsabilités. « Il y a urgence à définir une vraie politique de prévention visuelle !, insiste Bertrand Roy. Quelque 20 000 professionnels de la vision (les 3 "O" confondus_ndlr) sont partout disponibles en France, prêts à s’impliquer ». Et la direction de l’association, qui revendique « sa pleine légitimité sur le sujet », d’annoncer qu’elle va bientôt interpeller les candidat(e)s à la présidentielle. En espérant obtenir des « engagements fermes » en la matière. Bref, pour l’Asnav, la sensibilisation revêt de multiples formes : sensibilisation directe des jeunes, notamment à travers sa communication propre et l’engagement de tous les professionnels de la vision qu’elle fédère mais aussi, en cette période électorale, sensibilisation des décideurs publics à un sujet qu’ils méconnaissent probablement. « Un pays comme la France se doit d’avoir une politique de prévention durable dans le domaine de la santé visuelle », veut croire Bertrand Roy.

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