Le lunetier italien a officialisé hier son rachat de la marque allemande fondée en 1996.

« À l’heure où certains de vos concurrents font l’acquisition de marques, pourriez-vous à l'avenir, vous aussi, racheter des marques ? » C’est l’une des questions que nous avons posées à Antonio Jové au Silmo, lors d’une entrevue privilégiée avec celui qui est le responsable EMEA de Marcolin. Sur le moment, l'intéressé nous avait répondu que son groupe considérait avec intérêt toutes les opportunités pouvant se présenter. Sans en dire plus sur le sujet. Mais il avait alors souri en regardant ses proches collaborateurs qui l’assistaient lors de cet entretien. Avec le recul, on se dit qu’Antonio Jové souriait peut-être en pensant à Ic! Berlin… Parce que le lunetier italien vient en effet d’officialiser l’acquisition de la marque berlinoise fondée en 1996.

Marque trublion de la lunetterie à ses débuts, Ic! Berlin a depuis assagi son image et perfectionné ses savoir-faire made in Germany. « Entreprise multi-primée pour le design de ses créations (dont plusieurs Silmo d’Or au fil des années), Ic! Berlin réalise en interne la conception, le prototypage, la fabrication et l'assemblage de ses lunettes de soleil et montures optiques de luxe », rappelle Marcolin qui consolide ainsi, à travers cette acquisition, ses ressources en matière de production de lunettes en métal. Avec ce rachat, dont le montant n’a pas été rendu public, le groupe italien prend le contrôle total de la société, intégrant au sein de son organisation environ 140 employés situés au siège social de Berlin, dans l'usine de fabrication, ainsi que dans deux filiales au Japon et aux États-Unis.

Pour revenir à cet entretien que nous avons eu, pendant le Silmo, avec Antonio Jové, rappelons que Marcolin France, dont l’organisation a été repensée ces derniers mois pour plus d’agilité, est la filiale la plus importante du groupe italien. Tom Ford, sur le segment du luxe, et Guess, orientée plus grand public, sont toujours les deux licences locomotives de l’entreprise qui dénombre dans l’Hexagone 5 500 comptes d’opticiens, à 80 % des indépendants (2 200 pour Tom Ford, dont la distribution est plus sélective). Si « le coeur de métier de Marcolin, ce sont les licences », dixit M. Jové lors de cet échange avec notre rédaction au Silmo, le groupe ne s’interdit donc visiblement pas, la preuve aujourd’hui avec Ic! Berlin, des acquisitions ciblées et stratégiques. Rappelons que Webb Eyewear, « dont le repositionnement il y a quelques années nous donne pleinement satisfaction aujourd'hui » (A. Jové), est l’autre marque maison de Marcolin. 

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