De passage ce vendredi après-midi à Marseille, particulièrement touchée par les violences urbaines, le ministre de l’Économie rencontrera sur place une délégation de commerçants. Une visite qui le verra passer par le très impacté magasin Edgard Opticiens. L’occasion d’échanger avec Jean-François Porte, le co-fondateur de l’enseigne, qui relaiera les attentes de la profession.

Il le répète à chaque prise de parole depuis les émeutes. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique se veut à l’écoute et au chevet des commerçants sinistrés. Aujourd’hui il sera à Marseille, dans l’après-midi, pour un déplacement de quelques heures. Il est prévu qu’il rencontre et échange avec différents commerçants sérieusement impactés, parmi lesquels la directrice du magasin Edgard Opticiens, rue Paradis. Averti de ce déplacement à la dernière minute hier, Jean-François Porte, le co-fondateur de l'enseigne, a fait le voyage depuis Tours, tard dans la soirée, et sera donc présent aujourd’hui pour épauler la directrice du point de vente marseillais qui a été pillé et saccagé. Il accueillera ainsi le ministre lors de sa tournée en ville, occasion pour lui de prendre la parole au nom de son enseigne mais aussi et surtout en tant que représentant de la profession.

Vice-président du Rassemblement des Opticiens de France (ROF) et co-président du Conseil Interprofessionnel de l’Optique (CIO), Jean-François Porte entend en effet porter la voix des opticiens, nombreux à travers la France, qui ont été victimes de la déferlante urbaine. « L’échange prévu me permettra, j’espère, de faire part de nos attentes et de nos inquiétudes pour l’avenir de nos boutiques. Les assurances doivent prendre en charge le plus rapidement possible des dossiers de sinistres qui sont parfois très lourds, avec beaucoup de dégâts », nous a confié hier dans la soirée M. Porte, alors dans le train pour Marseille. Auprès du ministre, il veut faire passer le message d’une filière sous le choc : « Autant les succursalistes et les franchisés sont soutenus par leurs réseaux, mais quid des opticiens isolés ? J’ai une pensée toute particulière pour celles et ceux de mes consoeurs et confrères qui gèrent seuls cette épreuve. Celles et ceux pour lesquels leur magasin c’est l’histoire de toute une vie. Comment vont-ils se relancer ? », s’interroge M. Porte bien conscient que l’addition, suivant la nature des dégradations, s’avère souvent très salée pour beaucoup. La rencontre attendue avec Bruno Le Maire aura-t-elle l’effet levier escompté ? On le saura si des annonces suivent ce déplacement à Marseille qui donnera lieu, aussi, à une table-ronde à la préfecture avec des acteurs institutionnels locaux.

Côté bilan, et en croisant plusieurs sources (enseignes, centrales, syndicats d’opticiens, fédération du commerce spécialisé…), les chiffres se précisent. Il y aurait une bonne centaine de magasins sous enseigne impactés par les émeutes. Chez les indépendants, ils seraient une soixantaine concernés. Ces chiffres reflètent principalement la situation des opticiens ayant subi de gros dégâts ; il faudrait y ajouter tous ceux - et ils sont nombreux - touchés par des dommages collatéraux (vitrines partiellement brisées, rideaux abîmés, tags, etc.), de moindre importance certes en termes de conséquences matérielles, mais nécessitant tout de même de futures dépenses…

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