Les représentants syndicaux des trois "O" semblent proches d’aboutir à une nouvelle version du texte balisant l’adaptation de la primo-prescription par les opticiens. Un accord est-il (vraiment) pour bientôt ?

Annulé au printemps dernier par le Conseil d’État saisi par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (et soutenu par les orthoptistes), le décret encadrant l’adaptation de la primo-prescription par les opticiens demande donc à être revu. « La réécriture du texte est en bonne voie », a déclaré jeudi dernier le Dr Dedes en marge d’une conférence de presse portant sur les délais d’obtention d’un rdv en ophtalmologie*. Le président du Syndicat des ophtalmos assure travailler « en bonne intelligence » avec ses homologues opticiens et orthoptistes : « On échange depuis plusieurs mois pour sécuriser au mieux le parcours patient », a-t-il assuré à cette occasion.

Contactés, les représentants des opticiens, la FNOF et le ROF, confirment l’avancée constructive des discussions. « Nous devons attendre l’opportunité d’un texte de loi sur la Santé pour proposer un amendement dans ce cadre. Un décret viendra ensuite préciser un certain nombre de cas dérogatoires. Tout ceci devrait simplifier et fluidifier le parcours de soins et la relation entre prescripteurs et opticiens. Nous nous en réjouissons », confie à notre rédaction Jean-François Porte à la tête du Rassemblement des opticiens de France. Même son de cloche du côté d’Hugues Verdier-Davioud qui précise, parlant pour la FNOF, que la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) doit, le moment venu, « formaliser le document sachant que nous n'échapperons pas à un véhicule législatif puisqu'il faut intégrer dans le texte de loi la notion d'exception à l'accord préalable qui est encore aujourd'hui le parcours par défaut ».

Insistons bien là-dessus : ce n’est qu’à travers un dispositif législatif que la réglementation pourra à terme évoluer. Selon nos informations, la DGOS suit avec bienveillance les travaux intersyndicaux en cours et une prochaine réunion serait même d’ores et déjà programmée. Pourquoi faut-il autant de temps pour élaborer un nouveau texte ?, se demanderont certainement nos lecteurs. Parce que dans un texte à vocation règlementaire, chaque mot compte et fait débat, mais aussi parce qu’il faut anticiper les éventuelles interprétations auxquelles la nouvelle mouture pourrait donner lieu, notamment de la part des Ocam. Il ne suffit donc pas aux parties prenantes, les 3 "O", de s’entendre sur les termes, il leur faut aussi éviter toute zone grise possiblement source d’ambiguïtés. Quand la profession sera-t-elle définitivement fixée sur cette question de l’adaptation de la primo-prescription ? D’après les intéressés, avant la fin de l’année au plus tôt. 

* Sujet sur lequel nous reviendrons ultérieurement. 

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