Alors que la proposition de loi visant à autoriser les mutuelles à mettre en place des réseaux de soins doit être examinée le 14 novembre  par la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, la Centrale des Opticiens indépendants prend position.

La mise en place des réseaux de soins en optique a-t-elle d'une façon ou d'une autre des conséquences sur la qualité des soins administrés aux assurés ? C'est la question que se pose la centrale dirigée par Fabrice Masson à l'approche de l'examen d'une proposition de loi favorable à la généralisation de ce système. Or pour le président de la CDO la réponse ne fait pas de doute : "la santé visuelle des Français est la première victime d’une santé à plusieurs vitesses que certains OCAM mettent progressivement en place". Il explique pourquoi : "les réseaux de soins existent depuis une dizaine d’années pour ce qui concerne l’optique, ce qui nous permet d’avoir le recul nécessaire pour en constater les effets ; l’évolution des pratiques de conventionnement tendent vers de véritables appels d’offres, doublés de techniques d’achats proches de la grande distribution". Et de s'inquiéter du fait que "de véritables centrales d’achats de prestations de soins s’organisent pour gérer les conventionnements, pesant chacune plusieurs millions d’assurés, plaçant progressivement les opticiens membres de ces réseaux de soins en état de dépendance économique". Le président de la CDO va même plus loin : "la Santé des Français devient une marchandise, les professionnels de santé doivent se faire référencer auprès des complémentaires santé et certains acheteurs-assureurs osent même solliciter des marges arrière…". Il s'agit de véritables "dérives", s'alarme M. Masson, qui prévient : "Si les pouvoirs publics devaient généraliser la libéralisation des règles de conventionnement, chacun réalise qu’il conviendra de sensibiliser les consommateurs sur les moyens de bien choisir leur mutuelle et d’insister sur les critères qui conditionnent la qualité du remboursement des dépenses optiques et la qualité des soins proposés".