Au quotidien, bien des médecins font face à des incidents. Les ophtalmologistes sont particulièrement concernés. Les trop long délais d'attente pour obtenir un rendez-vous sont pour partie en cause dans ces situations d'insécurité.

Les délais d'attente à rallonge pour obtenir une consultation chez un spécialiste sont-elles sources d'incidents dans les cabinets ? Oui, pour une part, si l'on en croit les dernières données et explications fournies par le Conseil national de l'Ordre des médecins dans son Observatoire de la sécurité des praticiens réalisé par Ipsos. En 2016, près de 970 incidents ont été déclarés par les intéressés. Un chiffre record depuis la création, en 2003, de cet observatoire, et bien au-dessus de la moyenne (741 déclarations d’incidents par an) établie depuis cette année-là. De tous les spécialistes, les ophtalmologistes sont les plus ciblés. Après les généralistes, qui totalisent 65 % des déclarations, les optalmos représentent 6 % des plaintes (soit 56 incidents recensés), donc bien plus que leurs confrères dermatologues, gynécologues-obstétriciens ou psychologues. Insultes, menaces, vandalisme voire, dans les cas les plus graves, agressions physiques, ces incidents sont d'abord à imputer aux patients dans 51% des situations ou à un proche, un accompagnant comme on dit, dans 15% des cas. À l'origine de ces dérapages multiformes, plusieurs motifs sont avancés : avant tout un reproche relatif à une prise en charge (31%), des tentatives de vol qui dégénèrent (18%), un refus de prescription (17%) mais aussi, on l'a dit en commençant, un temps d’attente jugé excessif (10%) qui débouche sur une exaspération verbale ou physique. Certains départements sont-ils plus touchés que d'autres ? De fait, les Bouches-du-Rhône et le Nord enregistrent le plus grand nombre de problèmes. L'Ordre des médecins observe également une recrudescence importante des incidents en Seine-Saint-Denis (49 déclarations en 2016, contre quasiment moitié moins, 27, en 2015).

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