Les derniers résultats de la 6ème édition de l’Observatoire de la Vue réalisé par Krys Group avec Ipsos montrent que la vue des enfants a pâti de la crise sanitaire. La surexposition aux écrans compte parmi les facteurs aggravants.

La crise sanitaire n’a pas laissé de bons souvenirs dans les mémoires. Les yeux aussi en ont pâti. « La dégradation de la vue des enfants est l’une des conséquences de la crise  sanitaire » ; tel est le principal enseignement de l’Observatoire de la Vue 2022 réalisé par Ipsos* pour Krys Group. Selon cette étude, 40 % des enfants de 3 à 10 ans présentent aujourd’hui des problèmes de vue, soit une hausse de 2 points en un an et de 8 points en deux ans. Pour les auteurs de l’étude, il ne fait pas de doute que cette augmentation est liée à l’évolution des modes de vie et notamment la surexposition des enfants aux écrans, encore aggravée par les confinements successifs. « Les enfants passent désormais plus de 2 h par jour en moyenne devant les écrans. C’est 13 min de plus qu’en 2019. Et le double du temps recommandé par les spécialistes », peut-on lire dans la synthèse de l’enquête. Aujourd’hui, ce sont 9 enfants sur 10 qui passent le double du temps journalier recommandé devant un appareil numérique (30 min maximum pour les enfants de 3 à 5 ans et 1 h maximum pour les 6-9 ans). « Si les parents sont majoritairement sensibilisés aux effets des écrans chez les enfants, les bons gestes d’utilisation ne sont pas connus de tous, tels que faire des coupures régulières ou respecter une distance minimale de visionnage. Les enfants devraient par ailleurs passer au moins 40 minutes par jour à l’extérieur, au lieu d’être rivés sur un écran », commente Patrice Camacho, secrétaire général en charge de la santé au sein du groupement d’opticiens.

L’Observatoire confirme par ailleurs que la myopie gagne du terrain : « Si toutes les amétropies progressent chez les individus en âge scolaire, la myopie se distingue en effet, en gagnant 4 points depuis le dernier baromètre », indique l’étude. « En augmentation continue depuis plusieurs années, la prévalence de la myopie chez les enfants semble encore s’accentuer notamment à la suite des restrictions sociales mises en place lors de la pandémie de covid-19 », souligne Patrice Camacho. Une situation d’autant plus inquiétante que les parents, et plus largement les Français, sont généralement peu ou pas informés sur les facteurs protecteurs ou aggravants de ce trouble de la vue. (Un état de fait qui vient corroborer un récent sondage OpinionWay pour l’Asnav.) Là encore, les chiffres sont éloquents : bien que les moyens de freination de la myopie de l’enfant ne cessent de se développer et de prouver leur efficacité, 3 parents sur 4 estiment être mal renseignés sur les différentes solutions de contrôle myopique actuellement disponibles. D'autre part, la moitié des parents ignorent les âges auxquels réaliser un examen de suivi de la vision chez l’enfant. Pour rappel, 23 % des 3 à 10 ans n’ont jamais consulté d’ophtalmologiste, un chiffre qui demeure stable depuis 2019.

* Étude menée du 2 au 9 septembre 2022 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 parents d’enfants scolarisés âgés de 3 à 10 ans.

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