À l’heure où se met en place la future législation sur la vente des lentilles de contact par Internet, Alain Clouzet, le président du Syndicat des Fournisseurs et Fabricants en Contactologie, s’adresse aux opticiens dans une lettre ouverte.

« Les industriels de santé membres du SYFFOC ont toujours œuvré pour le  maintien d’un circuit de professionnels qualifiés pour l’adaptation et la distribution de lentilles de contact et de solutions d’entretien. C’est ainsi qu’ils se sont toujours refusés à distribuer leurs produits en dehors du circuit des opticiens (ventes directes au public) ou bien via des circuits non habilités et non sécurisés  comme par exemple les parapharmacies, les grandes surfaces ou Internet. De plus et souvent seuls, ils ont agi par voie judiciaire, pour faire respecter le monopole des opticiens : condamnations en appel de Kenko, Discophar et Juvasanté-Mercurochrome pour ventes de solutions d’entretien en grandes surfaces, actions contre La Redoute et les 3 Suisses pour ventes de lentilles sur catalogue, contre E-bay pour vente de lentilles et solutions, etc… A l’heure actuelle, ils continuent de se mobiliser et d’agir contre toute évolution contraire aux intérêts de la filière. Intérêts qui sont aussi ceux des consommateurs : qualité et traçabilité des produits, services aux professionnels, qualification et compétence de ceux-ci, préservant ainsi santé, sécurité et satisfaction des consommateurs.

Les fabricants membres du SYFFOC, à l’instar des autres industriels français, doivent composer avec « l’exception nationale », synonyme de qualité mais aussi de contraintes. Ces contraintes, d’ordre réglementaire, administratif, fiscal, organisationnel (taxes, salaires, pratiques et services…) expliquent des différences tarifaires avec d’autres pays. Lesquels pays peuvent aller jusqu’à ne vouloir aucun monopole professionnel (la Belgique) supprimant ainsi ces contraintes. Ce qui équivaut à faire peser la responsabilité du choix du produit sur le consommateur.

En France, un approvisionnement authentifié et sécurisé, des garanties et des services de qualité aux professionnels renforcent la légitimité des circuits de prescription et de distribution réglementés. Une distribution sans contrainte équivaut à terme à la fin du monopole de l’opticien, pour les lentilles mais aussi pour les lunettes, avec une marginalisation de son expertise et de son rôle auprès des consommateurs ».

Cette lettre ouverte se conclut sur un appel « à préserver cette chaîne de valeur ».