Installé aux pieds des Dolomites, en Italie, le site de production de Thélios donne corps à l’association entre LVMH et Marcolin, et témoigne de l’ambition des deux partenaires.

Il y a une semaine jour pour jour, au nord de l'Italie, le site de production de Thélios, du nom de la co-entreprise LVMH/Marcolin, a été inauguré. Installée aux pieds des Dolomites, à Longarone, là même où se trouve déjà le siège de Marcolin, cette unité de fabrication annonce les ambitions du tandem : « Lorsque nous avons acquis ce terrain de 23 000 m2 en avril 2017, il n’y avait rien. Aujourd’hui s’y dresse un bâtiment de 8 000 m2, dont 5 600 m2 sont dédiés à la production et le reste à des bureaux. Nous avons la possibilité d’utiliser 10 000 m2 supplémentaires. Actuellement, Thélios emploie 250 personnes dont la moyenne d’âge est inférieure à 30 ans, un effectif qui devrait doubler d’ici à 2018. La capacité productive à plein régime est de 1,5 million de paires de lunettes par an. Un chiffre qui pourrait monter à 4 millions en cas d’expansion du site », a déclaré le président de Thélios, Giovanni Zoppas, lors d’une conférence de presse sur site. Le coût de cette infrastructure flambant neuve ? Il n’a pas été communiqué. Tout au plus peut-on rappeler qu’un investissement de 50 millions d’euros étalés sur « quatre à cinq ans » et assumé à parts égales entre les deux partenaires, avait été annoncé fin 2016 au moment où le duo se formait.

Après la mise en production de la collection Céline, d'ores et déjà sur le marché, ce sont les lunettes Loewe puis, avant la fin de l’année, les lunettes Fred, qui sortiront de cette usine qui doit trouver sa vitesse de croisière : « Il est évident que nous souhaitons aller au-delà de ces trois marques. Mais avant de grandir, nous devons mettre au point la machine, en particulier l’interactivité avec les maisons. Ces dernières restent maîtresses de leur choix. Nous ne les obligerons pas à s’adresser à Thélios pour faire produire leurs lunettes. Nous préférons démarrer petit, mais construire une excellence afin de rendre cette manufacture très attractive », a indiqué Toni Belloni, le directeur général délégué de LVMH, présent lors de l’inauguration du site. Directeur de la stratégie du groupe de luxe français, Jean-Baptiste Voisin complète le propos : « Il reste de moins en moins d’activités tournées autour des licences. La lunette en est une, car c’est un monde très complexe. LVMH ne voulait pas prendre de risques sur ce segment, c’est pourquoi il s’est associé à un expert du secteur. Nous avons discuté avec d’autres, y compris Safilo. Mais nous avons beaucoup aimé le travail de Marcolin, notamment celui réalisé sur Tom Ford ». Et le directeur de la stratégie de LVMH d’insister sur la complexité du secteur lunetier et la nécessité de ne pas brûler les étapes : «  Nous avons l’intention d’être dans cette industrie pour longtemps. A quelle vitesse nous irons, honnêtement, je ne le sais pas. Ce sera la nôtre, la vitesse à laquelle nous serons capables d’acquérir les connaissances nécessaires ainsi que les marques. La lunette est un univers trop compliqué et l’enjeu est trop important pour s’y engager en faisant mal le travail ».

Photo, de gauche à droite : Jean-Baptiste Voisin (directeur de la Stratégie de LVMH), capitaine Emanuela Cervellera (commandante de la compagnie de Carabinieri de Belluno), Giovanni Zoppas (président de Thélios), Roberto Padrin (président de la province de Belluno et maire de Longarone), Antonio Belloni (directeur général délégué de LVMH), Gianpaolo Bottacin (conseiller pour l'environnement et la protection civile de la région de Belluno).

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