Pour faire face à la démographie vieillissante des praticiens et être à la hauteur des besoins en soins visuels à venir, le syndicat des ophtalmologistes appelle de ses voeux l'augmentation du nombre de postes en ophtalmologie. Sera-t-il entendu par les pouvoirs publics ? Réponse dans quelques jours.

"Les Français en ont assez d’attendre 100 jours pour un rendez-vous chez leur ophtalmologiste, et ils ne sont pas prêts à renoncer à des soins de qualité pour autant. La solution pour résorber les délais existe : il suffit d’augmenter le nombre d’ophtalmologistes formés en débloquant le numerus clausus de la spécialité, tout en continuant à développer la coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes. Le futur Président de la République a toutes les cartes en mains, alors, à lui de jouer !". Ainsi s'exprimait le Dr Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) en février dernier, au moment du lancement de la campagne baptisée "Zéro délai en 2022". Depuis lors, cette campagne de sensibilisation du grand public assortie d'une pétition a recueilli quelque 50 000 signatures. Entretemps également il n'aurait échappé à personne qu'Emmanuel Macron a été élu et c'est donc vers son gouvernement que le syndicat des ophtalmos se tourne aujourd'hui. Le docteur Bour : "Notre campagne a vocation à rappeler qu’il existe des solutions, d’autant plus pertinentes qu’elles sont réalistes et conformes aux intérêts de la santé publique. Les Français attentent de leurs dirigeants un engagement fort afin de réduire les délais d’attentes de rendez-vous dans un temps raisonnable". Pour le porte-parole du syndicat, résorber les délais d’attente en ophtalmologie est donc avant tout "une question de volonté politique". Et ce n'est pas un hasard évidemment si le SNOF reprend la parole sur ce sujet en ce moment et interpelle de nouveau les décideurs. C'est en effet dans quelques jours que sera connu le nombre de postes accordés à l’ophtalmologie pour la rentrée universitaire 2017-2018. Sachant qu'il y a autour de 250 départs à la retraite par an, le Dr Bour estime qu'"il serait déraisonnable d’ouvrir moins de 200 postes en ophtalmologie (il y a eu 150 places ouvertes en 2016_ndlr). C’est plus qu’une question de délais d’attente, c’est une question de santé publique ! 64% des ophtalmologistes ont plus de 55 ans, il faut faire un effort de formation considérable dans les 10 ans à venir, si on ne veut pas l’effondrement du système de prise en charge des maladies oculaires", prévient-il.