Dans l’attente du délibéré qui doit intervenir la semaine prochaine, le Rassemblement des opticiens de France fait état de modifications sur le comparateur optique en ligne de l’UFC-Que choisir. Ces changements sont-ils de nature à fiabiliser cet outil ? Toujours pas, selon le ROF, pour qui « l’instrument se révèle intrinsèquement inapte ». Explications.

Mardi prochain, on sera fixé sur l’issue de la procédure en référé engagée par le Rassemblement des opticiens de France (ROF) contre l’UFC-Que Choisir au sujet de son comparateur de devis optiques en ligne. En charge de l’affaire, le juge - vice-président du TGI de Paris - doit en effet statuer le 6 mars. En attendant ce délibéré, le ROF, nouvellement constitué en syndicat rappelons-le, rend compte de récentes constatations actées par voie d’huissier. Depuis l’audience du 13 février, « il s’avère que l’UFC-Que Choisir a modifié ce comparateur de devis d’optique, confirmant par là-même les incohérences que dénonçait le ROF », peut-on lire dans un communiqué de l'organisation professionnelle. « Avec ces modifications, le prix de certains verres a été revu à plus de 37 % à la hausse par rapport au prix apparaissant initialement. On peut donc s’interroger sur la fiabilité de l’instrument », fait remarquer le ROF qui constate ainsi des « écarts faramineux ». La formule n’est évidemment pas sans ironie puisque le syndicat reprend les mots même employés par l’association de consommateurs à propos des différences tarifaires observées lors de ses enquêtes sur le marché de l’optique. Un retour à l’expéditeur, en quelque sorte…

« Mais même ainsi modifié, le comparateur ne fonctionne toujours pas, détaille encore le ROF. Loin d’affiner l’analyse, plusieurs choix et options ont été purement et simplement supprimés, comme la distinction entre verres blancs, teintés et photochromiques par exemple. Dans la version précédente du comparateur, le ROF avait pu démontrer que le choix d’une de ces trois options n’avaient en réalité pas d’impact sur le résultat final en termes de prix, au contraire des pratiques des opticiens en magasin. Et la nouvelle version ne distingue plus le prix des verres qu’il y ait ou non choix d’un prisme… », argumente entre autres exemples le syndicat dans son communiqué, mettant concrètement en cause la pertinence de ce comparateur. Faute d’avoir pu joindre à cette heure l’association de consommateurs, nous ne sommes pas en mesure d’apporter ici son point de vue. Ce qui est sûr, à ce stade, c’est que le mensuel de l’UFC-Que Choisir actuellement en kiosques ne mentionne pas de telles évolutions sur son comparateur. Aucune indication non plus sur ses comptes Facebook ou Twitter. Quoi qu’il en soit, modifications opérées par l’UFC-Que Choisir ou pas, « des défauts de conception » persistent selon le ROF qui s’estime plus que jamais conforté dans sa démarche judiciaire : « L’instrument se révèle intrinsèquement inapte, ce qui justifie d’autant plus la demande de retrait de ce comparateur. »

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