Confirmé par les parties prenantes au coeur de l’été, le rachat de GrandVision par EssilorLuxottica étend un peu plus encore le périmètre des activités du géant de l’optique-lunetterie. Cette acquisition se fera en plusieurs phases.

« C’est une étape importante dans la poursuite de notre objectif de remodeler l’industrie de l’optique », a déclaré le vice-PDG Hubert Sagnières, fin juillet, confirmant ainsi l’entrée de GrandVision dans « la famille EssilorLuxottica », et ce après des fuites dans la presse quelques jours plus tôt dans le mois. Un communiqué en date du 31 juillet a en effet acté le fait que le géant de l’optique-lunetterie, à peine sortie d’une sérieuse crise de gouvernance, « se porte acquéreur de la participation de 76,72 % de HAL (l’actionnaire majoritaire néerlandais_ndlr) dans GrandVision ». Ceci constitue la première phase de l’opération, d’un montant de quelque 7 milliards d’euros, qui devrait être réalisée dans un délai de 12 à 24 mois, le temps d’obtenir toutes les autorisations des autorités de la concurrence. Dans un second temps, EssilorLuxottica procédera à une offre publique sur le solde du capital de GrandVision de sorte, donc, à posséder la totalité d’un groupe qui pèse lourd : 7 200 magasins dans le monde (dont, en France, Générale d’Optique, Grand Optical et Solaris), plus de 37 000 salariés et 3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Si l’annonce de cette prise de contrôle a créé la surprise, Laurent Vacherot, le co-directeur général d’EssilorLuxottica, a laissé entendre qu’elle était sinon programmée du moins anticipée : « C’est un mouvement naturel, qui a été décidé très rapidement avec l’accord total des deux conseils d’administration », a indiqué l’intéressé à nos confrères des Échos. Et le dirigeant, toujours dans les colonnes du quotidien économique, de souligner la motivation première d’un tel rapprochement : « Il y a un énorme écart entre l’industrie et les consommateurs. Il est très difficile via la distribution de leur expliquer quels sont leurs besoins pour mieux protéger leur vision, alors que beaucoup d’innovations sont développées ». De son côté, fort de son expérience en matière d’intégration de chaînes de distribution, Leonardo Vel Vecchio, le PDG d’EssilorLuxottica, se félicite des perspectives retail qu’ouvre ce rachat : « Nous allons améliorer la qualité de l’expérience en boutique, pour les produits, les marques et les services, dans l’intérêt de l’ensemble de nos clients, de détail comme de gros. » Directeur général de GrandVision, Stephan Borchet a pour sa part salué l'ouverture d'un « nouveau chapitre passionnant de notre histoire », tablant sur « un développement de son réseau de magasins et de ses plateformes en ligne ».

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