Alors que vient tout juste de débuter une nouvelle phase de la concertation sur le reste-à-charge zéro en optique, le syndicat s’inquiète des orientations gouvernementales qui se profilent et de la situation, apparemment peu avantageuse, qui pourrait être celle de l’opticien demain.

Le communiqué de presse de la Fédération nationale des opticiens de France (FNOF) est bref mais cinglant. Visiblement, le syndicat a déchanté à la sortie de la nouvelle phase de concertation sur le reste-à-charge zéro en optique qui s'est ouvert vendredi 9 mars au ministère de la Santé : « Les opticiens sont au régime de la douche froide », attaque d’emblée Alain Gerbel, avant de s’expliquer sur les orientations qui se dessinent et qui l'inquiètent : « Non seulement ils devront être certifiés, mais ils seront de surcroît soumis à labellisation. La liste des produits et prestations (LPP) doit faire l’objet d’une refonte complète avant l’été. Des prix limites seront fixés par le Comité Économique des Produits de Santé. Pour les verres, les prix seront fixés en fonction de critères comme la densité, la constringence… ». Surtout, le président de la FNOF considère que « le gouvernement va au-delà des désirs des OCAM ». Alain Gerbel : « Communication des bordereaux de livraison, menace de déremboursement si le RAC zéro n’est pas choisi, possibilité de ne renouveler que tous les trois ans… ». Et le porte-voix du syndicat de le déplorer : « Nous sommes loin des propos tenus par la Ministre en janvier ; rien sur la prévention et la formation. L’opticien est ramené à un simple exécutant », constate-t-il, lui qui a toujours défendu l’idée, au contraire, d’émanciper l’opticien pour en faire un professionnel de santé à part entière. Et l’accablement de M. Gerbel de se poursuivre : « Aucune marge de manœuvre n’est accordée aux professionnels de santé, 15 jours de délai entre les réunions, un calendrier contraint. En l’état, la Fédération ne peut accepter la proposition faite et demande à Madame la Ministre de bien vouloir reprendre les choses en main afin de donner toutes ses chances au dialogue et à la concertation ». Bref, le temps semble loin où le président de la FNOF saluait la méthode censément « très constructive » du gouvernement. N’était-ce donc que de la poudre aux yeux ?

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