La ministre de la Santé accuse les complémentaires santé de « sabotage politique » après l’annonce d’une hausse des cotisations dès 2019 pour compenser la mise en place, à compter de 2021, de la réforme 100 % Santé, dite RAC 0.

Doit-on y voir une nouvelle illustration de la désormais fameuse maxime chiraquienne « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » ? En tout cas, Agnès Buzyn voit rouge après l’annonce d’une augmentation des tarifs des Ocam au prétexte des coûts à venir engendrés par la réforme 100 % Santé, dite RAC 0. Un son de cloche bien différent de ses déclarations début novembre. « Il est hors de question que les mutuelles profitent d'une réforme à laquelle elles ont participé, qui a été négociée, qui a été signée entre tous les partenaires, pour augmenter leurs prix. Je ne le tolérerai pas », a déclaré, visiblement remontée, la ministre de la Santé sur les ondes de France Culture, hier 13 décembre. Un relèvement des cotisations d’autant moins justifiable selon Madame Buzyn que ces hausses seront appliquées dès janvier 2019 alors que la réforme n’entrera en vigueur qu’à partir de 2021. Une situation qu’elle n’a pas hésité à qualifier de « sabotage politique ». Ce coup de sang de la ministre sera-t-il suivi d’une quelconque mesure de rétorsion ? Difficile, à cette heure, de savoir si le mécontentement dépassera le stade du déclaratif. Rappelons toutefois que la réforme prévoyant la création d'un observatoire de suivi des prix qui sera rendu public, on peut imaginer que s'il devait y avoir une décision de la ministre de la Santé, elle se prendra dans ce cadre-là. Fin octobre elle avait déjà laissé entendre, mais restant dans le flou, l'application de possibles sanctions contre celles des complémentaires qui ne joueraient pas le jeu de la stabilité des tarifs...

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