Associé à la concertation sur la réforme « Améliorer l’accès aux soins – Reste-à-charge zéro » lancée par le ministère de la Santé, le Groupement des industriels et fabricants de l’optique (GIFO) s’alarme des mesures envisagées par le gouvernement. Selon lui, les discussions en cours passent à côté des vraies problématiques.

Le gouvernement est-il en train de se fourvoyer ? C’est ce que laisse entendre le GIFO, à mi-chemin de la concertation en cours qui doit aboutir, rappelons-le, courant juin. Au sortir de la nouvelle phase de discussions qui a eu lieu le 27 mars, l’organisation professionnelle ne voit rien de bon dans la réforme telle qu’elle se dessine. Et déplore, à ce stade, des « mesures envisagées qui s’annoncent contre-productives » et des « logiques purement comptables et normatives ». Du point de vue du GIFO, « les objectifs initiaux de la réforme se perdent dans des logiques de transferts financiers au détriment de la santé visuelle, pendant que la concertation laisse de côté les sujets clé de l’accès aux soins optiques que sont la prévention, le dépistage précoce, l’accès à l’ophtalmologiste, l’information des assurés et bénéficiaires sociaux sur leurs droits ou encore la lutte contre les produits non conformes ».
Exemples à l’appui, l’organisation redoute une dégradation généralisée à tous points de vue. Et d'abord des produits possiblement proposés à l'avenir : « La création d’un panier de soins composé de verres et de montures de lunettes dont les prix de vente seront limités va mécaniquement appeler la vente de produits de moindre qualité, approvisionnés depuis des fabricants ‘low cost’, dont le respect des normes sanitaires et des performances techniques ne pourra pas être systématiquement contrôlé », s’inquiète le GIFO qui dénonce encore « une catégorisation arbitraire en équipements uniformes », et ce au mépris des besoins visuels individuels. Il pointe aussi et surtout un possible recul sanitaire à travers « le projet de repousser de deux à trois ans le droit au renouvellement des lunettes » ou la nécessité de devoir repasser par la case ophtalmo pour changer un nouvel équipement, ce qui pourrait allonger les délais de renouvellement. Sur ce dernier point, le Rassemblement des opticiens de France et le GIFO ne semblent pas avoir la même interprétation des choses, le premier ayant cru comprendre pour sa part que la remise en cause « des prérogatives données aux opticiens par les décrets de 2007 et 2016 » ne serait plus d’actualité.  

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