L'administration qui relève du ministère de l'Économie a les opticiens à l'oeil. Ses investigations, nombreuses, font état de divers manquements en matière d'information du consommateur.

Elle n'a pas chômé. Ces derniers temps, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) s'est tout particulièrement intéressée aux opticiens. 513 magasins ont ainsi fait l'objet d'un contrôle, et ce dans plus d'une vingtaine de régions. Verdict ? Ces visites de l'administration ont généré 278 avertissements, 19 injonctions et 16 procès-verbaux relevant diversement de manquements concernant "l'application des dispositions législatives et réglementaires en matière d’information du consommateur sur les prix et les modalités de vente des produits d’optique médicale, incluant les lunettes et les verres correcteurs ainsi que les lentilles de contact oculaires correctrices".

Dans l'ensemble, les résultats de la DGCCRF indiquent que "l’affichage obligatoire des prix et des conditions de vente des produits exposés est en général bien respecté. Toutefois, il persiste chez certains professionnels un défaut d’information sur les prix ou une information non visible qui concerne principalement les montures et les accessoires (lingettes nettoyantes, cordons de lunettes...)". Les agents de la DGCCRF pointent également le fait que "certaines offres promotionnelles ne respectent pas les obligations de l’arrêté du 31 décembre 2008 sur les annonces de réductions de prix et l’article L. 121-1 du Code de la consommation sur les pratiques commerciales trompeuses". Autre constat des contrôleurs : ils ont remarqué qu'un certain nombre d'opticiens se dispense d'affichage, pourtant obligatoire, concernant la modalité de remise d’un devis.

Les devis, justement, parlons-en, car cela fait l'objet de toute l'attention de la DGCCRF. Sur ce point, l'appréciation de l'administration est globalement mitigée. Point positif : "Il a été rarement constaté l’absence de remise du devis au consommateur pour les verres ou les lunettes correctrices". En revanche, et c'est un point plus négatif, "pour les lentilles correctrices vendues en magasin, les opticiens ne jugent pas toujours utile de remettre un devis au consommateur". En entrant dans le détail des devis, la DGCCRF regrette un manque manifeste de précisions, donc de transparence : "Plusieurs mentions ont souvent été signalées comme manquantes, ce qui empêche souvent le consommateur de procéder à des comparaisons et de faire jouer la concurrence". Des mentions du type délai de livraison, date limite de validité du devis, modalités d'achats ou encore conditions du service après-vente. C'est encore plus flagrant pour les devis portant sur la contactologie. N'y figurent ni le délai de livraison, ni le prix unitaire d'une lentille, ni aucune remarque sur les conditions d'entretien de ce type d'équipement, entre autres. Devant ces irrégularités et manquements, les opticiens semblent rejeter la responsabilité sur les logiciels qui produisent des devis-type impossibles à personnaliser.

Comme indiqué plus haut, ces contrôles en série de la DGCCRF ont donné lieu à quelque 300 requêtes de régularisation. À ces mises en conformité, les opticiens épinglés se sont massivement pliés, ainsi qu'a pu l'observer la DGCCRF lors d'un second passage de vérification.

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