Suite à la publication du rapport annuel de la Cour des comptes, qui se montre favorable aux optométristes, nous avons interrogé Yannick Dyant, le président de l’Association des optométristes de France, qui « a accueilli ce rapport de manière positive. »

« Le début d’un nouveau combat ». C’est sous ce titre que l’Association des optométristes de France (AOF) publiait sur son site un commentaire au lendemain de la parution du rapport annuel de la Cour des comptes. « Nous avons gagné une première bataille : pour la première fois un rapport commandité et publié au plus haut sommet de l’État est orienté pro-optométrie. Le travail intense mené par l’ensemble de l’AOF nous a permis d’aboutir à un changement d’approche idéologique. Ce résultat est l’aboutissement de mois et d’années de travail », pouvait-on lire dans cette réaction à chaud. La direction de l’organisation représentative des optométristes se félicitait ainsi des signes d’ouverture envoyés par les Sages du Palais Cambon, où siège, rappelons-le, l’institution. Et l’AOF d’en appeler à la mobilisation de ses troupes « pour provoquer les évolutions législatives et règlementaires nécessaires ». Autrement dit, pour inciter les pouvoirs publics à passer des paroles aux actes.

Pour prolonger ce commentaire initial de l’AOF, nous avons sollicité Yannick Dyant, son président, en début de semaine. Le représentant de l’AOF se réjouit d’abord que la juridiction de la rue Cambon fasse une « analyse objective de la situation concernant l’accès aux soins dans la filière visuelle », lequel nécessite, selon lui, « une refonte profonde ». Auditionnée par la Cour des comptes en mars derniers, l’AOF avait alors insisté sur « l’efficacité limitée de toutes les mesures mises en place jusqu’à aujourd’hui ». Mesures qui tablent avant tout, rappelons-le, sur une collaboration étroite entre ophtalmologistes et orthoptistes, et dans une moindre mesure, avec les opticiens… laissant de côté les milliers d’optométristes formés et possiblement opérationnels. Le fait que la Cour des comptes n’envisage pas « la création d’une quatrième profession » déçoit évidemment un peu M. Dyant, qui préfère toutefois à ce stade retenir le réalisme des pistes concrètes avancées par le rapport : « Les Sages proposent de s’appuyer sur les opticiens et orthoptistes en faisant évoluer leur formation jusqu’à un master. Ce nouveau master permettra, suggèrent-ils, ‘d’acquérir des compétences en optométrie et en diagnostic clinique des troubles de la réfraction’. Les pratiques avancées alors obtenues par ce master sont une véritable avancée dans le mode de pensée des pouvoirs publics. Ils s’alignent sur les modèles ayant déjà fait leurs preuves en Europe. Ils sont dans la continuité du mouvement engagé par les infirmiers sur les pratiques avancés. » M. Dyant attend maintenant une concrétisation des signaux positifs envoyés par la Cour des comptes dans ce rapport qui, précisons-le, n’a rien de contraignant pour les pouvoirs publics. Les décideurs peuvent en effet traduire politiquement les préconisations de la Cour… ou non. Le président de l’AOF souhaite évidemment, lui, « une rapide mise en oeuvre de ces propositions ». Et il prévient : « De nouvelles demi-mesures seraient contre-productives et mettraient la santé visuelle des Français en danger pour de très nombreuses années. »

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