Divers acteurs-clés de la filière viennent d'officialiser la naissance du Comité Filière Optique d'Excellence. Son objectif : travailler collectivement à l'amélioration de la prise en charge de la santé visuelle en France.

Après neuf mois de gestation, une plateforme collective baptisée Comité Filière Optique d'Excellence est née. Officialisée ce matin lors d'une conférence de presse à Paris, cette initiative centrée autour de la question de la santé visuelle fait suite à d'autres projets parallèles sur le même thème. De fait, il ne se passe plus un jour ou presque sans qu'une nouvelle initiative vertueuse voit le jour. Après "Touche pas à ma vision !" (lancée conjointement par les centrales VDO, CDO et Luz), après "Mon Opticien j'y tiens" (portée par la Fnof avec entre autres le soutien d'Atol), voilà un projet prometteur de plus. Tant mieux diront certains qui verront là le signe d'une effervescence intellectuelle. Mais d'autres, à n'en pas douter, s'interrogent déjà sur la multiplication et la légitimité des initiatives agitant l'étendard de la santé visuelle. Pour ce qui est du Comité Filière Optique d'Excellence, il réunit ophtalmologistes, orthoptistes, enseignes, industriels, aussi bien les verriers, les lunetiers que les laboratoires de contactologie. "Parce qu'on parle trop d'intérêts corporatistes et de prix, et pas assez de santé visuelle et des besoins du porteur, il nous a semblé nécessaire de fédérer tous les acteurs de la filière, tous ceux qui participent d'une façon ou d'une autre au parcours de soins", a déclaré Yves Guénin, secrétaire général d'Optic 2000, qui prend part à ce projet collaboratif.

Car c'est bel et bien la dimension collective, la dynamique de groupe que le Comité Filière Optique d'Excellence veut mettre en avant. Des entreprises (dont Alcon, Essilor, Carl Zeiss, Krys, Luxottica, Optissimo…), des associations (l'Asnav) et des personnalités reconnues issues du monde ophtalmologique (messieurs Sahel, Seegmuller…) s'engagent pour, ensemble, travailler "au devenir de la santé visuelle", selon les termes de M. Guénin. L'objectif de cette plateforme commune est de créer les conditions d'une amélioration constante de la filière, afin d'élever la qualité de la prise en charge du patient/client. "Dès aujourd'hui, l'obsession de tous, médecins, industriels, distributeurs, doit être la sécurisation des produits, des process et des prestations", a résumé l'ophtalmologiste Xavier Subirana ce matin. De la ré-ingénierie de la formation au déploiement de certifications en passant par la labellisation des produits correcteurs, le Comité Filière Optique d'Excellence veut "être force de propositions" dans tous les domaines. Et les premiers signataires se déclarent ouvert à tout ralliement pourvu qu'il soit motivé par "une démarche qualité". Autrement dit, cette plateforme pourrait accueillir aussi bien des cyberopticiens que des acteurs du monde assurantiel, mais aussi des associations de consommateurs. "Il s'agit de créer du lien entre les uns et les autres. C'est en articulant les expériences et les savoir-faire de tous que l'accès de chacun aux soins sera optimisé", a ainsi commenté Yves Guénin.

À ceux qui seraient tentés de voir dans ce projet une opération marketing déguisée, tous répondent à l'unisson. Que ce soit, Ludovic Mathieu, à la tête d'Essilor France ("C'est une initiative collaborative, constructive, positive qui n'a pas d'autre vocation que de répondre efficacement aux enjeux sanitaires liés à la vision"), Jean-Philippe Gilbert, directeur France de Morel ("Le Comité entend se tenir à l'écart des intérêts partisans et se focaliser sur des convergences au bénéfice du client") ou, de nouveau, Yves Guénin, d'Optic 2000 ("J'y insiste : ni corporatiste, ni commercial, ce projet veut porter une démarche de progrès général au service du porteur, qui doit être au coeur, au centre de toutes nos réflexions"). À terme, ce Comité Filière Optique d'Excellence aura-t-il vocation à devenir l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics ? "En tout cas, il sera un interlocuteur qualifié", se contente de répondre M. Guénin, visiblement soucieux de ne pas entrer en concurrence avec les syndicats. "Nous ne nous inscrivons pas, je le redis, dans une démarche corporatiste mais dans l'horizon de l'intérêt général", conclue-t-il.

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