Oui ou non le tiers-payant sera-t-il généralisé ? Oui, annonce finalement la ministre de la santé, après des déclarations qui ont d'abord laissé penser le contraire.

Parce qu'elle avait dit vouloir éviter que le tiers-payant soit obligatoire, Agnès Buzyn a suscité de faux espoirs chez les opposants au tiers-payant généralisé. Ces derniers jours, la ministre de la santé est revenue à plusieurs reprises sur ses déclarations de la semaine dernière qui ont, visiblement, créé un malentendu. Sur France-Inter, elle a confirmé que la généralisation de la dispense d'avance de frais se ferait bien : "Le tiers-payant sera généralisé, c’est vraiment une question d’équité et d’accès aux soins puisque beaucoup de Français renoncent à aller se faire soigner parce qu’ils ne veulent pas avancer l’argent chez un médecin, c’est donc impératif d’aller vers un tiers payant généralisé". Dans les colonnes de Libération, elle insiste encore : "Je suis pour le tiers payant, c’est une mesure de justice et d’accès aux soins, car un certain nombre de personnes sont en difficulté. Mais voilà, je ne l’aurais pas fait comme cela. Il y a un enjeu d’égalité. Tel qu’il a été proposé il ne fonctionnera pas. D’où cette mise à plat que j’ai demandé à l’Igas. Je n’ai jamais dit qu’il était suspendu. Là nous mettons tout à plat". De fait, la ministre a chargé l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) d'une enquête sur la "faisabilité" du tiers-payant généralisé. Ce rapport devrait lui être remis à la rentrée, en septembre, et elle décidera alors des orientations techniques à prendre en fonction des préconisations qui lui seront faites. "Oui nous allons y aller, la question est de savoir avec quelle méthode pour que cela fonctionne pour tout le monde", a-t-elle encore déclaré pour éteindre le début de polémique. Autant de récentes clarifications qui mécontentent la Fédération des Médecins de France. Celle-ci continue à manifester son opposition à cette mesure qui, selon elle, "va rajouter du temps administratif aux médecins et grignoter encore sur leur temps de soin, tout en les rendant dépendants des caisses payeuses en termes de rémunération". À l'image de bien d'autres professionnels de santé, "les médecins refusent que le tiers-payant généralisé serve d'alibi social au gouvernement et continueront de lutter contre cette mesure", persiste et signe la Fédération des Médecins de France.

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