L'audition de représentants des OCAM révèle chez certains sénateurs une inquiétude quant à la qualité des prestations dispensées dans leurs réseaux. En cause : la pression sur les prix.

La baisse des prix générée par les Ocam dans leurs réseaux de soins impacte-t-elle la qualité des prestations ? C'est l'une des questions soulevées par les sénateurs lors de l'audition, la semaine dernière, de représentants des Ocam par la Commission des affaires sociales du Sénat dans la perspective de l'examen prochain de la proposition de loi n°296, dite Le Roux, audition dont nous avons consulté le procès-verbal rendu public. Chacun a fait entendre sa voix sur ce sujet-là, à commencer par le délégué général de la Fédération nationale de la mutualité française, Jean-Martin Cohen Solal  : "Nous soutenons cette proposition de loi, car nous pensons que le réseau de soins est un système gagnant-gagnant : le professionnel s'engage sur la qualité de la prestation dispensée et le tarif consenti, et l'adhérent voit son remboursement bonifié", a-t-il déclaré.

Alain Rouché, directeur Santé de la Fédération française des sociétés d'assurances, a pour sa part défendu le système des réseaux de soins a "l'efficacité reconnue" selon lui. "Il faut la renforcer : améliorer le rapport qualité prix des prestations fournies et diminuer le reste à charge des adhérents", souhaite-t-il.

Prenant la parole à son tour, Stéphane Junique, président d'Harmonie services mutualistes, estime que les prix négociés en amont avec les professionnels de santé riment tout à fait avec qualité. Et pour cause selon lui : il en va de la réputation même des réseaux : "Derrière la qualité des soins, il y a la crédibilité de nos prestations et l'image sociale que nous renvoyons, qui conditionnent fortement la fidélité de nos adhérents !", a-t-il tenu à souligner.

Marianne Binst, directrice générale de Santéclair, a quant à elle déclaré que  "les réseaux de soins font baisser les prix, c'est-à-dire les marges des professionnels : l'accusation de menace à la qualité des soins qui nous est adressée ne s'explique pas autrement ! A la vérité, personne ne sait mesurer de manière systémique la qualité des soins, car les critères n'existent pas". Et de détailler les dispositifs que sa plateforme de santé met en place pour garantir la qualité : "Le très lourd travail de définition de normes ISO et de référencement qui est nécessaire pour évaluer la qualité des soins, nous l'avons entamé. (...) Le prix n'est plus le seul indicateur de qualité : on peut désormais profiter d'une offre de qualité à un prix bas et, à l'inverse, des prix élevés ne garantissent pas la meilleure qualité", assure-t-elle.

De son côté, Philippe Mixe, président de la Fédération nationale indépendante des mutuelles, se montre beaucoup plus réservé : "je crains qu'à trop faire pression sur les prix et les marges, nous menacions la qualité des soins. Nous le constatons trop souvent", estime-t-il. Avant d'ajouter plus tard : "La fédération que je représente n'est pas opposée par principe aux réseaux de soins. Ils existent, ils ont sans doute un effet sur les prix : pourquoi pas ? Mais il faudrait sans doute que leur qualité soit certifiée par un organisme de contrôle !"

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