Ces jours-ci, le ministère de l'Économie a reçu des représentants européens et français de l'optométrie. Ceux-ci ont fait valoir leurs arguments en faveur d'une reconnaissance de cette activité en France.

Certes, c'est encore loin, mais l'Union des Opticiens (UDO) y pense déjà. En août 2015 se tiendra le Congrès mondial de l'Optométrie puis suivra, en octobre, l'assemblée générale de l'ECOO (Conseil Européen d’optique et d’optométrie), dont l'UDO est membre. D'ici là, la question de la reconnaissance de l'optométrie en France aura-t-elle avancé dans le sens espéré par le syndicat ? Difficile à savoir. Quoi qu'il en soit, l'UDO, dans un billet d'humeur publié hier sur son blog, déplore la situation hexagonale : "Le monde se met à l'optométrie et la France ne sait même pas reconnaître l'opticien-optométriste. Et pendant ce temps, les Français attendent des mois pour avoir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste pour se faire faire une paire de lunettes chez leur opticien". Au-delà du cas particulier de l'optométrie, le syndicat s'inquiète également des conséquences d'une mesure de la loi Hamon qui va entrer en application : "Prochainement plus personne ne pourra avoir une paire de lunettes sans ordonnance, même un étranger en visite dans notre pays ! Même si vous les cassez, perdez vos lunettes...  Là, nous serions le seul pays au monde à avoir cette obligation !". Et l'UDO de s'interroger sur cette disposition qu'elle estime inappropriée : "Les lunettes doivent-elles être mises au même niveau que les antibiotiques, certains médicaments, vendus exclusivement sur ordonnance ?"


Pour en revenir au dossier de l'optométrie, l'UDO n'a cependant pas dit son dernier mot. Jean-François Marinacce, délégué de l'UDO à l'ECOO, a en effet été reçu par un conseiller du cabinet d'Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie. Il accompagnait Fabienne Eckert, la secrétaire générale de l'ECOO. D'après les intéressés, c'était "un échange de vues intéressant". À cette occasion, ils ont fait valoir leurs arguments en faveur d'une pleine intégration de l'optométrie au sein de la filière visuelle française. Auprès de leur interlocuteur, ils ont mis en avant données et statistiques européennes afin de mieux situer les enjeux et besoins visuels français à venir. Pour étayer leurs positions, les optométristes ont pris appui sur le contenu de l'étude "Analyse comparative de la prestation des soins oculaires primaires dans trois pays européens", un travail publié en 2011 et fruit des recherches de l'université de Duisburg-Essen, en Allemagne. Ce panorama européen a permis aux représentants de l'optométrie de dire en quoi, en France, "l'intégration des optométristes dans le domaine des soins oculaires primaires est sûre, rentable et, en raison de la population vieillissante et de la baisse du nombre d'ophtalmologistes, structurellement souhaitable". Une intégration pleine et entière que les optométristes n'envisagent que "main dans la main avec les autres professionnels des soins oculaires et avec une répartition claire des tâches".

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