Nous apprenons ce matin que le Rassemblement des Opticiens de France (ROF) a décidé d’assigner la société Carte Blanche Partenaires « pour dénigrement de la profession d’opticien ». En cause : des propos, jugés problématiques par le syndicat, que tient le réseau de soins sur le risque de fraude en optique.

Après une réunion le 4 avril, le conseil d’administration du Rassemblement des Opticiens de France (ROF) a décidé d’assigner la société Carte Blanche Partenaires (CPB) « pour dénigrement de la profession d’opticien », a fait savoir le syndicat dans un communiqué de presse. À l’origine de cette démarche, il y a un document publié par le réseau de soins dont le contenu est litigieux selon le ROF, qui explique ainsi son action : « En décembre 2018, CBP publiait sur son site internet et par e-mailing une infographie intitulée ‘Le scanner de Carte Blanche Partenaires – décembre 2018’, dans laquelle était indiquée que CBP ‘gère un très grand nombre de prises en charge (dont 2,5 millions en optique) avec autant de risque de fraude’ ». C’est précisément cette formulation qui, pour le syndicat, pose problème : « De cette assertion, sans discernement et sans preuve concrète, découle implicitement l’idée que tous les opticiens sont potentiellement des fraudeurs, ce qui vise à jeter le discrédit sur l’ensemble de la profession des opticiens-lunetiers », conteste l’organisation professionnelle. Et de s’indigner : « Dans un contexte de mise en œuvre du 100 % Santé au 1er janvier 2020 et du renouvellement à venir des conventionnements d’opticiens, le ROF s’étonne que CBP s’en prenne ainsi à toute une profession. Le document diffusé en décembre 2018 amalgame des cas de fraude avérée et des refus de prise en charge dus le plus souvent aux seules règles internes à CBP, comme par exemple le refus de prise en charge des verres polarisés ou le refus d’un choix d’un indice, etc. Concernant le nombre de fraudes suspectées, le même procédé est utilisé. D’une part CBP oublie volontairement de mentionner qu’un opticien peut être l’auteur de plusieurs demandes de prises en charge. D’autre part, les prises en charges considérées comme suspectes par des logiciels informatiques (4 000) représentent 0,16 % des 2,5 millions de demandes de prises en charge traitées annuellement par CBP. Ce chiffre est bien éloigné du taux de 20 % de fraudeurs annoncés en tête du document par CBP », détaille le syndicat. Par un courrier en date du 31 janvier 2019, le ROF a mis en demeure la société Carte Blanche Partenaires de retirer de son site internet la publication jugée « litigieuse » et de « justifier ses accusations par la publication de pièces justificatives et/ou de condamnations d’opticiens et/ou d’assurés ». C’est parce que le réseau de soins n’aurait pas fait droit à cette demande formulée en début d’année que le conseil d’administration du ROF assigne aujourd’hui CBP en justice. Joint tôt ce matin par téléphone, Jean-François Tripodi, le directeur général de Carte Blanche, nous a dit ne « pas avoir pris connaissance de cette assignation, à date ».

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