Une étude de chercheurs américains travaillant sur la pollution par les microplastiques en milieu aquatique s’est penchée sur le cas des lentilles de contact, encore trop souvent négligemment jetées par les usagers.

Petits objets du quotidien, coton-tiges, touillettes et autres pailles sont, on le sait, de plus en plus mal vus des écologistes car non biodégradables. Aujourd’hui c’est le cas des lentilles de contact qui attire l’attention. Une équipe de chercheurs américains de l’Arizona State University, qui abrite le Centre d’ingénierie de la santé environnementale, a en effet relevé que les porteurs avaient trop souvent tendance à jeter n’importe où leurs lentilles usagées. « Nous avons constaté que 15  à 20 % des porteurs de lentilles jettent chaque année jusqu’à 3 milliards de lentilles dans les égouts », fait remarquer Charlie Rolsky, un des chercheurs, lors d’une présentation le 19 août devant l’American Chemical Society. C’est une proportion importante quand on sait que 45 millions d’Américains sont adeptes de ce type d’équipement. Résultat, jusqu’à 23 tonnes de lentilles se retrouvent chaque année dans les eaux usées, échappant, car trop petites, à la filtration dans les stations d’épuration. D’où la présence, problématique, de fragments de lentilles observée dans le milieu aquatique, potentiellement nocifs pour les poissons qui confondent ses particules avec du plancton. Les auteurs de cette étude appellent donc les fabricants à mettre l’accent sur la sensibilisation pour éliminer correctement les lentilles usagées. Et faire ainsi entrer les porteurs dans un cercle vertueux. Ils recommandent notamment qu’un mode d’emploi joint aux produits de contactologie spécifie systématiquement que les lentilles ne doivent être jetées ni dans les toilettes ni dans les éviers, mais à la poubelle. Un message que les professionnels de la vision, opticiens en tête, peuvent évidemment, même en France, relayer.

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