Le président du syndicat, Alain Gerbel, attend beaucoup des suites du rapport de l’IGAS. Selon lui, les contours d’un « autre système » commencent déjà à se dessiner.

« Quatre ans ! Cela fut long et difficile pour l’obtenir mais enfin nous l’avons ! ». Alain Gerbel réserve un accueil très enthousiaste au rapport de l’IGAS sur les réseaux de soins. Le président de la Fédération nationale des opticiens de France le considère comme « excessivement important » et même « remarquable ». « Enfin nous disposons d’une étude saine qui tire un bilan objectif des réseaux de soins », se réjouit le syndicaliste, pas mécontent au passage de voir conforter des prises de position qu’il fait valoir depuis des années. Sans volonté de polémique stérile avec d’autres syndicats, qui le désapprouvaient alors, il se félicite d’avoir « très tôt attiré l’attention sur des faits aujourd'hui établis » par les auteurs du rapport : « La Fnof n’a pas attendu les conclusions de la mission pour pointer du doigt la nature déséquilibrée et asymétrique des relations qui existent depuis l’origine entre les Ocam et les opticiens à travers les conventions des réseaux ». Et le porte-voix de la FNOF d’insister : « Grâce à ce rapport, qui réclame sur ce point une évaluation approfondie, personne ne pourra plus contester qu’il y a en l’état un flou juridique conventionnel. De même, on ne pourra plus faire comme si on ne savait pas que les données de santé sont des données médicales et qu’à ce titre elles nécessitent un traitement particulier ». Par ailleurs, les éléments fournis par le rapport IGAS sont-ils de nature à interpeller l’Autorité de la concurrence qui s’est toujours, jusque-là, prononcée dans ses avis en faveur des réseaux ? Du côté du syndicat, on estime en effet qu’il y a au minimum matière à une évolution de l’autorité administrative sur ce sujet, et « peut-être même à un revirement ».

Fort des constats formulés par le rapport IGAS, le chef de file de la FNOF plaide donc pour de nouvelles dispositions législatives. Est-ce à dire pour une révision de la loi Le Roux ? Plus encore : Alain Gerbel souhaite l’abrogation de cette loi et, d’ici là, une suspension de l’activité des plateformes. Pragmatique, le président de la FNOF fait cependant un geste en direction de l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie : « Que l’Unocam vienne à la table des négociations de la convention Cnam (amorcées cet été_ndlr) pour dialoguer en toute transparence avec les organisations représentatives de l’optique ». Et M. Gerbel d’élargir la focale : « En mettant les Ocam devant leurs responsabilités, car c’est bien de cela qu’il s’agit, ce rapport ouvre un formidable débat sur l’avenir de l’optique. La question n’est plus de savoir s’il faut changer de système, mais quand et comment. Ce rapport, au fond, c’est l’espoir d’un autre système ». Dans cette perspective de renouvellement qu’il appelle de ses voeux, le porte-parole de la FNOF estime que « les opticiens ont des atouts à faire valoir » et considère « que les conditions sont propices à de vraies évolutions ». Entre les conclusions du rapport Voynet en 2015 sur la nécessaire formation renforcée des opticiens, la mise en place du Développement professionnel continu (DPC) et, aujourd’hui, ce rapport IGAS, Alain Gerbel n’est pas loin de voir dans cette convergence positive un alignement des planètes. « Enfin l’horizon s’éclaircit », veut-il croire.

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