En réaction à la diffusion d’un récent reportage de France 2 sur les lunettes low-cost, la FNOF a adressé à la chaîne un courrier afin de pouvoir exercer son droit de réponse. Plus généralement, le syndicat s’est également plaint auprès du CSA et de la ministre de la Culture en charge de France Télévision « des pratiques répétées des journalistes de France 2 à l’encontre de toute une filière ».

Il ne le dit évidemment pas en ces termes, mais il en a ras-le-bol. Après la diffusion, le 18 novembre, du reportage intitulé « Que valent les lunettes low-cost ? », dans le cadre de l’émission « Tout compte fait » sur France 2, Alain Gerbel manifeste une nouvelle fois son exaspération. Car ce n’est pas la première fois en effet que la FNOF interpelle une chaîne de télé afin de pouvoir exercer son droit de réponse. L’an dernier, à peu près à la même époque, le syndicat était monté au créneau contre des reportages qu’il estimait déjà orientés. Bis repetita, donc. Dans un courrier en date du 21 novembre, M. Gerbel conteste et le fond et la forme prise par ce reportage de la mi-novembre, et souhaite rétablir la réalité du travail de l’opticien au quotidien : « Si la FNOF avait été interrogée, elle aurait pu expliquer aux téléspectateurs que l’opticien de santé ne se contente pas de laisser le porteur choisir une monture, d’attribuer le même type de verres à l’ensemble des porteurs et d’adresser la commande en Chine d’où un équipement fini lui parvient. L’opticien de santé passe en moyenne 167 minutes par équipement délivré : il procède à l’examen de vue, à la prise en compte attentive des besoins du porteur, à la détermination du verre adapté, au choix de la monture, à la prise de mesures, à la réalisation et au montage de l’équipement, à sa livraison et à son ajustage, au traitement administratif de son dossier. Il assure un service après-vente et un suivi du porteur pendant toute la durée de vie de l’équipement optique. L’opticien est un professionnel de santé soumis au Code de la santé publique en tant que profession réglementée. La FNOF ne remet pas en cause le marché des vendeurs de lunettes low-cost ; elle tient simplement à rappeler que marchand de lunettes et opticien de santé sont deux professions différentes qui ne sont pas soumises aux mêmes exigences », défend M. Gerbel dans la lettre adressée à la direction de France 2.

De plus, il remet en cause des chiffres présentés selon lui en trompe-l’oeil : « Les calculs de marge dont il est fait état dans le reportage ne sont pas acceptables tant ils portent à confusion : d’un côté vous dénoncez un taux de marge brute des opticiens de 233%, de l’autre vous encensez le modèle low-cost qui prétend acheter un équipement complet 11 euros pour le revendre à 29 euros sans intervention supplémentaire, ce qui représente une marge nette de 263% », pointe le président de la FNOF. Le CSA ainsi que le ministère de la Culture - qui chapeaute France Télévision - ont également « été alertés des pratiques répétées des journalistes de France 2 à l’encontre de toute une filière », souligne M. Gerbel dont la démarche se prolonge également au niveau local. En effet, avec le syndicat des lunetiers du Jura, le syndicat des lunetiers de l’Ain, le syndicat des opticiens de l’Ain et du Jura ainsi que certains fabricants et créateurs (Frod’s, Eyebrowear, Dokomotto, Amor Sol Amor...), la FNOF a adressé un courrier aux préfets de l’Ain et du Jura leur demandant leur intervention.

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