De retour à la table des négociations, les syndicats d'opticiens - ROF, SYNOM et FNOF - voient un peu évoluer la position de la Direction de la Sécurité sociale (DSS). Des avancées toutefois insuffisantes à leurs yeux. Détails.

Hier, la concertation a repris entre la Direction de la Sécurité sociale et les organisations représentatives des opticiens. Les syndicats sont sortis de cette réunion avec quelques éléments positifs, comparativement aux précédentes rencontres, mais leurs attentes sont encore nombreuses. Le Rassemblement des opticiens de France (ROF) et le Syndicat national des opticiens mutualistes (SYNOM) enregistrent « quelques avancées » : le passage de 3 à 2 ans pour la fréquence de prise en charge pour les adultes, le passage de 3 à 1 an pour les enfants de moins de 16 ans ou encore la confirmation de l’existence d’un marché avec une véritable liberté de choix des produits pour les porteurs et les professionnels de santé (plus d’indices imposés selon les corrections), énumèrent les deux organisations dans un communiqué conjoint. En revanche persistent « toujours plusieurs points inacceptables » selon eux. Et de citer l’impossibilité de renouveler un équipement avant une baisse d’acuité visuelle de 0,5 dioptries, les tarifs des offres RAC 0, unifocaux et progressifs, « qui sont insuffisants au regard de la qualité exigée », ou encore l’absence de prise en charge des prestations de l’opticien, comme l’examen de vue, listent André Balbi et Christian Py, respectivement à la tête du ROF et du SYNOM.

Satisfaction en demi-teinte également du coté de la Fédération nationale des opticiens de France. Joint par téléphone ce matin, son président Alain Gerbel se félicite « de la suppression du renouvellement à 3 ans, qui était un préalable pour notre retour à la négo ». Le porte-voix de la « Fédé » attend toutefois de plus substantielles évolutions de la part de la Direction de la Sécurité sociale, et notamment une « modification du séquencage de la LPP » et « l’abandon de tous critères de renouvellement des ordonnances ». Sur ce point précis, justifie-t-il, « il ne doit pas y avoir de conditions particulières. La seule mention ‘variation de la vue’ doit suffire à permettre le renouvellement ». S’agissant des modalités de création du panier RAC 0, le représentant de la FNOF fait part d’un désaccord avec ses homologues. Selon lui, le fait qu’ils aient proposer des montants-planchers dès l’entame de la concertation, en février, était « une erreur dans la mesure où cela a contribué à figer les discussions, ce qui ne nous laisse maintenant que peu de marge de manoeuvre tarifaire ». Et de problématiser tout l’enjeu que représente le futur niveau du panier RAC 0 : « Il faut bien comprendre que tout dépendra des montants finalement retenus. Les équilibres entre les différents intervenants de la distribution évolueront en fonction de ce que sera définitivement ce panier RAC 0. L’encadrement des prix aura toutes sortes de répercussions, que ce soit sur le rôle de chacun - enseignes, plateformes, etc. -, sur la pertinence des offres commerciales existantes sur le marché et sur l’existence même des réseaux de soins ».

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