Mise en cause et assignée en justice par le Rassemblement des Opticiens de France (ROF), la plateforme de soins a réagi hier pour se justifier. La direction parle d’« incompréhension ».

Serait-ce finalement un simple malentendu ? C’est en tout cas l’impression qui se dégage à la lecture du communiqué de Carte Blanche Partenaires, publié hier en réaction à l’assignation en justice du ROF, en début de semaine. Cette prise de parole se présente comme une mise au point autant qu’une explication de texte : « Pour Carte Blanche Partenaires, il s’agit d’abord et avant tout d’une incompréhension, le réseau et le syndicat poursuivant le même but : un meilleur service auprès des personnes touchées par des troubles de la vision. Notre scanner (le document de CBP jugé litigieux par le syndicat_ndlr) entendait d’abord et avant tout montrer la réalité de la fraude dans les mondes de l’optique, de l’audio et du dentaire », recontextualise Jean-François Tripodi, directeur général du réseau. Avant de poursuivre : « D’ailleurs et comme l’a indiqué le ROF dans son communiqué de presse du 8 avril, notre scanner montre qu’entre les données de l’UFC Que Choisir de 2014 et les nôtres de 2018, les opticiens dans leur ensemble ont su œuvrer pour que la fraude recule ».

La plateforme de soins se défend donc de tout dénigrement, sous-entendant plutôt une surinterprétation du syndicat : « Loin de dénigrer la profession d’opticien, le scannner et les données chiffrées présentées par Carte Blanche Partenaire insistent avant tout sur les progrès enregistrés. Grâce à la pédagogie et au dialogue, aux mesures préventives et au suivi effectué pour évaluer les prestations et pratiques de chaque opticien, de chaque grande enseigne d’optique, la fraude a pu reculer au profit de l’ensemble de la profession d’opticien et des porteurs de verres correcteurs ». Autrement dit, la direction du réseau dit surtout vouloir mettre en avant « l’exemplarité de la profession ». Soit l'inverse de ce qu'on lui reproche... Jean-François Tripodi, de nouveau : « Nous poursuivons les mêmes objectifs. De fait, et contrairement à ce que communique le ROF, nous n’avons jamais souhaité indiquer que ‘tous les opticiens sont des fraudeurs’ mais tous simplement que, derrière chacune des 2,5 millions de prises en charge optique gérées par Carte Blanche Partenaires, peut, potentiellement, se trouver une fraude ». Et le directeur général de conclure sur des mots en forme d’apaisement : « À l’heure du reste-à-charge zéro, nous avons tous à gagner à améliorer nos pratiques et à croiser nos expertises. De plus, l’optique peut et doit être un exemple pour l’ensemble des acteurs du système de santé français en montrant qu’elle est d’abord au service des personnes touchées par les troubles de la vision. »

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