En début de semaine, l’Union des Opticiens a annoncé poursuivre en justice les auteurs de fraudes que le syndicat a fait constater lors de visites-mystères.

"Lutter contre la fraude, ce doit être la mission d'un syndicat. L’Union des Opticiens est historiquement engagé dans ce combat. Nous poursuivons toujours dans cette voie", explique, contactée par téléphone, Catherine de la Boulaye. En début de semaine, la présidente du syndicat a fait savoir par communiqué que "l’Union des Opticiens poursuit ses efforts pour défendre l’éthique de la profession". Il aura fallu plus d'un an pour mettre au jour des actes qu'elle juge répréhensibles. Pour mémoire, en novembre 2015, l'organisation syndicale lançait "Dites non à la fraude", une campagne d’information auprès des opticiens avec le concours d’acteurs de l’assurance complémentaire (Actil, AG2R, Carte Blanche, Itelis, Kalivia, Santéclair, Terciane, Viamedis, etc.). Une campagne qui n'en est pas restée au seul affichage, puisqu'elle a été suivie, sur le terrain, de "visites-mystères afin de contrôler le respect des bonnes pratiques par les professionnels", rappelle le syndicat. Mandatés par l'UDO, des clients mystères se sont donc rendus dans plusieurs magasins répartis sur l’ensemble du territoire. "Ces magasins ont été choisis par hasard au sein de zones ou régions déterminées, ils avaient tous reçu le courrier annonçant l’opération et d’éventuelles visites-mystères", explique Mme de la Boulaye, qui ne souhaite ni préciser le nombre de magasins concernés, ni leur localisation précise pour, dit-elle, des raisons de procédures en cours. L'opération a été conduite en deux temps : suite à une première vague de visites entre juin et juillet 2016, lors desquelles "des dérives ont été constatées dans certains magasins", une seconde vague de visites (juillet-septembre 2016) "a permis de démontrer qu’un nombre significatif de magasins ont récidivé", nous est-il rapporté.

De quelle nature exactement sont-elles, ces "dérives constatées" ? "Nous ne pouvons pas communiquer à ce stade", répond la présidente du syndicat. Selon elle, les faits sont en tout cas de nature a déclenché des procédures. L’Union des Opticiens a ainsi "décidé de poursuivre en justice les auteurs des fraudes constatées et a lancé plusieurs assignations". Combien d'opticiens sont concernés ? Sur ce point non plus le syndicat ne souhaite pas, pour l'instant, en dire plus. Toutefois, sur la base des éléments recueillis à l'occasion de ces visites-mystères, l’UDO s'autorise à constater "que la fraude s’intensifie chez certains indépendants alors qu’elle a tendance à diminuer dans les grandes enseignes". Rappelons qu'en 2012, sous le mandat d'Henry-Pierre Saulnier,  prédécesseur de Catherine de la Boulaye à la tête de l'UDO, le syndicat avait en effet déjà procédé à un certain nombre d'assignations à l'encontre d'opticiens. Des actions en justice dont nous n'avions pas eu connaissance de l'issue alors. Qu'en sera-t-il cette fois ? "Le syndicat poursuivra systématiquement les auteurs des dérives", lit-on dans son communiqué. Et Mme de la Boulaye de le confirmer de vive voix : "Nous irons jusqu'au bout et nous le ferons savoir. Parce que ces pratiques doivent définitivement cesser".

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