Le moins qu'on puisse dire c'est qu'en ce moment, face à certains syndicats dentaires, Santéclair est sur les dents. Attaquée, la plateforme de santé réplique par la voix de sa directrice générale.

Rue Ampère, où siège la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), il doit y avoir de l'électricité dans l'air. Et pour cause, la direction de l'organisation professionnelle a dû prendre connaissance d'une lettre recommandée signée par une Marianne Binst (photo) très offensive. La directrice de la plateforme de santé réplique sans détours aux arguments, "totalement fallacieux" selon elle, avancés par la CNSD dans le cadre d'un dépôt de plainte auprès de l'Autorité de la concurrence. La représentante de Santéclair considère que les accusations portées par la CNSD (qui n'hésite pas, rappelons-le, à parler "d'entente" et de "stratégie de dénigrement" à propos de Santéclair) sont "particulièrement graves et mensongères". "Santéclair n'a jamais mené de politique de dénigrement des chirurgiens-dentistes par aucun moyen que ce soit, dans le but de promouvoir son réseau ou encore de priver les personnes bénéficiant de ses services du libre choix du professionnel de santé", proteste Mme Binst.

Dans son courrier, elle tient à détailler la démarche de Santéclair, démarche dans laquelle la CNSD voit, rappelons-le là encore, des "pratiques déviantes". "Nous analysons environ 1 000 devis dentaires par jour, explique Marianne Binst. Pour environ 20% de ces devis, les patients auraient une diminution d'au moins 250 euros de reste à charge à plan de traitement identique en se rendant chez l'un de nos 3 000 chirurgiens-dentistes partenaires. Nous leur expliquons cette possibilité uniquement si le patient n'a pas entamé son plan de soin chez son dentiste traitant", écrit-elle en prenant soin de souligner cette dernière phrase. "Si le patient est intéressé, alors nous lui communiquons les coordonnées des trois praticiens partenaires les plus proches de son domicile, libre à lui de choisir au final le praticien qui le prendra en charge", précise encore Marianne Binst qui estime là qu'en aucun cas le patient n'est "orienté", ce qui est un autre des reproches de la CNSD à l'encontre de Santéclair. 

Dans son courrier, Marianne Binst conteste aussi l'utilisation que la CNSD fait de certaines décisions émanant de l'Autorité de la concurrence. "Vous faites référence à un avis favorable de l'Autorité de la concurrence du 12 février 2009 sur l'effet pro concurrentiel des réseaux de soins. Permettez-moi de souligner qu'en date du 12 février 2009, l'Autorité de la concurrence n'a pas émis un avis favorable mais une décision de justice confirmée en Cour d'appel puis en Cour de cassation condamnant le Conseil national de l'ordre des chirurgiens-dentistes et cinq conseils départementaux pour pratiques de boycott vis-à-vis de Santéclair !", tient à rétablir Marianne Binst.

La directrice de Santéclair ne s'arrête pas là. Elle s'interroge sur ce qui pousse la CNSD à mener une action aujourd'hui auprès de l'Autorité de la concurrence :  "Alors que le protocole CNSD – MGEN a été dans les faits le premier réseau de soin en dentaire, permettant aux adhérents de la MGEN d’être orientés vers les seuls signataires de cet accord, comment devons-nous interpréter votre action de dépôt de plainte contre le réseau Santéclair ? Sommes-nous devenus l’instrument des enjeux des élections professionnelles à venir ?", questionne Marianne Binst.

La conclusion du courrier n'est pas moins mordante, Marianne Binst démentant toute tentative de dialogue de la part de la CNSD en amont de la plainte déposée auprès de l'Autorité de la concurrence. "Santéclair, affirme-t-elle, n'a jamais été sollicité par votre syndicat afin de dialoguer sur le sujet". Pas sûr, dans ce climat de tension, que la CNSD réponde favorablement à l'invitation de Santéclair à dialoguer sur la question de "l'immense problème de l'accès aux soins dentaires pour les Français qui est notre seule préoccupation"…

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